Reconnaitre la légitimité des savoirs traditionnels autochtones en travail social universitaire. Un acte de décolonisation et de sécurisation culturelle à l’École de service social de l’Université d’Ottawa
Mon statut pour la session
Cette proposition de communication s’inscrit dans le cadre des travaux de l’initiative du Cercle Kinistòtàdimin amorcée en 2018 à l’École de service social (ÉSS) de l’Université d’Ottawa, située sur le territoire traditionnel et non cédé de la Nation Omàmiwinni Algonquine. Dans des travaux précédents (Croteau, Molgat et al., 2022), nous avons relaté les premiers pas et rencontres entre les membres autochtones et non-autochtones du Cercle, les défis qui mettent en évidence des tensions entre l’autochtonisation « additive et expéditive » et la décolonisation, ainsi que les 10 axes de planification stratégique du Cercle (Croteau, Savard et Mercier, 2020). Cette communication émane d’une demande spécifique des membres autochtones du Cercle. Elle présente les travaux récents (2021-22) de l’axe 6 du plan visant la reconnaissance officielle à l’ÉSS des savoirs autochtones en recherche, ainsi que dans l’enseignement, la formation et l’intervention sociale, au même titre que les savoirs occidentaux. Se fondant sur une approche structurée menée par l’ÉSS et des gardiens de savoirs, Aîné.e.s et pair.e.s scientifiques autochtones, la démarche s’est déclinée en deux demi-journées d’étude. Elle a d’abord visé à engager dans la discussion les membres du corps professoral et administratif de l’ÉSS. La démarche a ensuite permis de procéder à l’adoption formelle d’une déclaration par l'assemblée délibérative de l’ÉSS. Par l’analyse des deux étapes de cette démarche, la communication met en évidence les défis et points forts dégagés de cet effort de décentrer, au sein même d’une institution universitaire, des savoirs occidentaux normatifs au profit de savoirs traditionnels, de connaissances orales et ancestrales, et de conceptions autochtones du mieux-être et de la guérison. Cette reconnaissance officielle vise un basculement épistémologique fondamental pour la création de programmes de travail social respectueux des réalités des apprenants et communautés autochtones, tant sur le plan des savoirs que de la sécurisation culturelle (Dufour, 2015 ; Ramsden, 2000).