Alter-Heritagization / Alter-Metropolization ? Objects, Players and Forms of Alternative Heritage Production in Contemporary Metropolises
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Alter-heritage can represent different types of alternatives:
• A geographical alternative: by its location in the suburbs, away from the historic centres and the central tourist districts (Duhamel and Knafou 2007).
• A typological alternative: by the nature of "heritagizised" objects which may hold a controversial value, such as the heritage of the housing projects of the post-Second World War years (Pouvreau 2011; Veschambre 2010; 2014).
• A social alternative: by their reference to imagined communities and to minorities, as in the case of the heritage of immigration (Rautenberg 2007), or by the role played by non-favoured social groups in its construction.
• A tourist alternative: by their marginal location compared to the dominant fluxes and practices.
• A political alternative: by their own intention of being alternative; for example militant heritages (Aguilar 1982) or cultural activism (Prévot and Douay 2012), or protest practices of heritage (Bondaz, Isnard and Leblon 2012).
Alter-heritages can belong to one or more categories. They can be altogether geographic, social, typology and tourist alternatives (Jacquot, Fagnoni and Gravari-Barbas 2012). For example, heritage located at the suburbs of contemporary metropolitan regions may become, through the action of popular social categories or political groups, an activism locus, aimed at reversing the dominant stigma of the suburb.
The choice of examining the metropolitan regions comes from the trend toward metropolization of culture and heritage (Djament-Tran and San Marco 2014), and from the concentration of initiatives of alter-heritagization in metropolitan areas as well as from the growing role that metropolises play in the construction of a political alternative (Harvey 2012).
This proposed session on “alter-heritagization in the contemporary metropolitan regions” aims at:
• Identifying alternative heritages, their categorizations and their promoters (social, ethnic, cultural groups; inhabitants…).
• Analyzing the alternative terms of heritage (What does make the heritage alternative? Does the alter-heritagization imply a change in the notion of heritage itself?).
• Analyzing the eventual relationships between alter-heritage and institutional heritage (alter-heritage can break with the institutional heritage or on the contrary, it can become an institutional one).
• Analyzing the relationships between alter-heritage and tourism (does alter-heritage imply an alter-tourism?).
• Identifying heritage conflicts in which they are involved, the issues of power at stake and their relationships with metropolitan conflicts in general.
• Analyzing the contribution of alter-heritage to the construction of a metropolitan alternative (Beal and Rousseau 2014): Is alter-heritagization a tool allowing an alter-metropolization (in what meaning?)? What does alter-heritagization change in the metropolization process?
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Le processus contemporain de patrimonialisation, caractérisé par une extension multiple (typologique, chronologique, spatiale) de la notion de patrimoine et des entrepreneurs de patrimoine (acteurs locaux, habitants, groupes sociaux, États-nations, acteurs internationaux), nourrit aussi la production d’un patrimoine alternatif. Par cette expression, nous voudrions attirer l’attention sur les patrimoines non institutionnels et/ou non totalement reconnus, situés sur le «front pionnier» de la patrimonialisation contemporaine. Le patrimoine alternatif représente une alternative à la «chaîne de production» institutionnelle du patrimoine, contrôlée par l’État-nation (Heinich 2009), par les dirigeants métropolitains ou par de grands groupes privés. Il représente également une alternative aux sites patrimoniaux hyper-spectacularisés attirant les ressources en capitaux, l’attention globale et les flux touristiques internationaux (Gravari-Barbas 2012; 2014). Ces questions deviennent importantes dans un contexte dans lequel la patrimonialisation est presque systématiquement associée à la gentrification (Semmoud 2005) et utilisée par le capitalisme tardif, esthétique (Lipovetsky et Serroy 2013). D’autres voies, «alternatives», pour le patrimoine et la patrimonialisation sont-elles possibles?
Ces patrimoines peuvent prétendre à une alternative :
• D’un point de vue géographique, par leur localisation hors des centres historiques et des central tourist districts (Duhamel et Knafou 2007).
• D’un point de vue typologique, par leur patrimonialisation d’objets à la valeur controversée, comme c’est le cas du patrimoine des grands ensembles (Pouvreau 2011; Veschambre 2010; 2014).
• D’un point de vue social, par leur référence à des communautés imaginées minoritaires, comme dans le cas du patrimoine de l’immigration (Rautenberg 2007), ou le rôle joué par des groupes sociaux non favorisés dans leur construction.
• D’un point de vue touristique, par leur situation en marge des flux et des pratiques touristiques dominants.
• D’un point de vue politique, par la patrimonialisation et/ou leur revendication d’une alternative: il s’agit alors de patrimoines militants, à l’inverse du «classement de classe» auquel l’inscription aux Monuments Historiques a pu être identifiée (Aguilar 1982), d’«activisme culturel» (Prévot et Douay 2012), d’usages contestataires du patrimoine (Bondaz, Isnard et Leblon 2012).
Les patrimoines alternatifs peuvent ressortir de l’une ou de plusieurs de ces catégories, comme l’illustre le patrimoine de banlieue, à la fois situé en banlieue, en marge du tourisme métropolitain, patrimoine ordinaire de catégories sociales souvent populaires et porteur d’un militantisme visant à inverser la stigmatisation dominante de la banlieue (Jacquot, Fagnoni et Gravari-Barbas 2012).
Le choix d’examiner les régions métropolitaines vient de la tendance à la métropolisation de la culture et du patrimoine (Djament-Tran et San Marco 2014), et de la concentration des initiatives de patrimonialisation alternatives dans les aires métropolitaines, comme du rôle croissant que jouent les métropoles dans la construction d’une alternative politique (Harvey 2012).
Cette session consacrée à «la patrimonialisation alternative dans les régions métropolitaines contemporaines» vise à:
• Identifier les patrimoines alternatifs, leurs catégorisations et leurs promoteurs (groupes sociaux, ethniques, culturels; habitants…).
• Analyser la dimension alternative du patrimoine (qu’est-ce qui rend le patrimoine alternatif? La patrimonialisation alternative implique-t-elle un changement dans la notion de patrimoine elle-même?).
• Analyser les éventuelles relations entre patrimoine alternatif et patrimoine institutionnel (le patrimoine alternatif peut rompre avec le patrimoine institutionnel ou au contraire devenir un patrimoine institutionnel).
• Analyser les relations entre patrimoine alternatif et tourisme (le patrimoine alternatif implique-t-il un tourisme alternatif?).
• Identifier les conflits patrimoniaux dans lesquels ils sont impliqués, les enjeux de pouvoir associés et leurs relations avec les conflits métropolitains en général.
• Analyser la contribution du patrimoine alternatif à la construction d’une alternative métropolitaine (Beal et Rousseau 2014). La patrimonialisation alternative constitue-t-elle un outil permettant une métropolisation alternative (en quel sens?)? Que change la patrimonialisation alternative dans le processus de métropolisation?
Sub Sessions
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