15.30 Dire l’archéologie en européen – perspectives comparatives sur la gestion du patrimoine
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Cette contribution se propose d’explorer les différents termes et désignations qui, essentiellement dans les langues françaises et anglaise, ont accompagné et façonné l’étude des vestiges matériels du passé, depuis que la notion d’antiquarianism a graduellement cédé place au fil du dix-neuvième siècle à celle d’archéologie.
Aux côtés de l’attention portée au sol, son exhumation, sa mise au jour et sa fouille (tels des « archives » du passé, qui s’offrent à des « lectures » pour qui sait les « déchiffrer »), paraissent des distinctions opératoires entre, par exemple, la préservation du patrimoine in situ et sa préservation « par l’étude » (« by record »). Qui plus est, le vocabulaire a été étoffé considérablement à l’échelle européenne depuis les années 1980, puis dans le sillage de la convention de Malte du Conseil de l’Europe (1992) : à l’archéologie dite « programmée », « initiée » ou « academic » vient se rajouter et aussi s’opposer une archéologie entreprise dans le cadre de l’aménagement du territoire, dite « préventive », de « sauvetage », ou encore « rescue », « contract », « developper-funded », « developper-led », « mitigation », le tout dans un contexte où l’archéologie s’amalgame souvent avec les notions de « patrimoine culturel », de « cultural ressource management » et plus récemment encore de « historic environment ».
On voudra ici confirmer à quel point le vocabulaire utilisé, exporté, traduit, parfois imposé, n’est pas sans incidences administratives et idéologiques fortes – sans parler de retombées en termes de connaissance et de médiation – dans un contexte actuel où dominent des préoccupations économiques et où les piliers démocratiques et professionnels de la pratique archéologiques se retrouvent graduellement en opposition.