Porto-Novo et Ouidah au Bénin: les controverses de la politique de patrimonialisation
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30 minutes
En 2001-2003, l’Ecole du Patrimoine Africain dresse un inventaire du patrimoine architectural et urbain de la ville de Porto-Novo. Ce premier inventaire sera le point de départ de la définition du patrimoine culturel de la ville mais également d’autres (par ex. Saint-Louis au Sénégal, Lomé et Aného au Togo, Grand-Bassam en Côte d’Ivoire…). La mode sera donc à la sauvegarde et à la conservation à tout prix - selon des critères exogènes - de ce qui est considéré comme patrimoine par certains, comme "vieillerie" par d’autres faisant ainsi naître des antagonismes entre les dépositaires de ces biens et leurs supposés "protecteurs". Avec la décentralisation et l’accès des communes à l’autonomie de gestion de leurs propres territoires, sont nées de nombreuses coopérations et jumelages entre des villes du Bénin et d’Europe, notamment françaises. La question de la sauvegarde et de la valorisation du patrimoine devint l’un des enjeux majeurs des politiques de coopération ayant pour objectif de dynamiser le développement touristique. Les villes du Nord insistaient , dans leur partenariat avec les villes du Bénin, sur la nécessité de mettre en place des outils de sauvegarde, de valorisation et de gestion de leur patrimoine. Les Maisons du Patrimoine et les Offices du Tourisme devinrent dès lors des projets porteurs pour certaines villes du Bénin et l’un des moyens les plus aisés de pouvoir prétendre à des financements pour des projets de développement de plus grande ampleur. Notre communication se veut une contribution à une réflexion plus générale sur les modèles et leur circulation internationale, et à une plus spécifique sur l’Afrique de l’Ouest francophone portant sur les politiques patrimoniales et leur impact dans le processus de patrimonialisation à l’échelle locale. En particulier, nous nous appuierons sur les cas de Ouidah et Porto-Novo au Bénin pour développer notre propos. Celui-ci se basera sur le croisement de l’expérience de terrain (observation et entretiens) et de l’analyse critique des outils mis en place (formations, ateliers, conférences…), par les communes et leurs partenaires (villes du Nord) pour produire LE discours patrimonial.