La volonté politique intègre souvent l’idée que le Patrimoine est lié à l’identité, qu’il contient des symboles et des signifiés, mais il est rare de voir prise en compte l’idée que l’implication de la population est une dimension essentielle d’une politique urbaine et patrimoniale réussie.

On comprend assez aisément que la conservation et la protection du Patrimoine permet, à ce dernier, de perdurer dans l’histoire et d’agir en tant que transmetteur de signifiés et interface d’un dialogue intergénérationnel. 

On connaît peu la façon dont les individus communiquent avec le Patrimoine. Que transmettent à des individus appartenant à des groupes sociaux déterminés (communautés patrimoniales) ce que les entoure? Comment éviter les malentendus et les occasions manquées dans la relation du Patrimoine avec la population?

Il faut partir des individus. Ils peuvent prendre soin de ce qu’ils connaissent, de ce qu’ils comprennent, de ce qui a un sens à leurs yeux. C’est alors que les objets deviennent importants. C’est donc sur une approche anthropologique que nous pourrions construire la communication avec et autour du Patrimoine.

Sensibiliser et conscientiser à la population et la prendre en compte en termes du Patrimoine est devenu une priorité. Ça doit faire partie des plans du gouvernement et des politiques culturelles ponctuelles.

Ces analyses débouchent sur des actions concrètes. Dans le cas des projets patrimoniaux, il est apparu indispensable d’adopter une approche différente. 

Le travail avec des enfants et des jeunes fait partie de ma recherche sur la communication comme outil de conservation du Patrimoine. Le travail avec la population jeune autour du Patrimoine est proposé dans mon analyse comme point de repère de toute politique culturelle.

L’analyse est faite à partir d’une étude de cas particulier qui consiste à réviser une médiation culturelle mise en place en Espagne par le Ministère de la Culture et l’UNESCO, dans le cadre des « Forums des Jeunes du Patrimoine Mondial », interventions créées par l’UNESCO en 1995. On a pris les éditions de ces Forums qui se sont déroulées en Espagne entre 2009 et 2012 (mêmes que j’ai coordonné et dirigé), avec des jeunes d’entre 12 et 15 qui ont travaillé dans des ateliers, avec une méthode participative, constructiviste et collective. 

Ces Forums ont travaillé avec l’idée de la validité des jeunes dans le présent, tels que d’éléments de changement dans leur communauté. 

Notre cas d´étude a une structure théorique - méthodologique qui marque les bases nécessaires pour obtenir comme résultats des matériaux didactiques et des projets patrimoniales (communication patrimoniale) construits par des jeunes, avec son propre langage et ses réinterprétations du Patrimoine.

Ce projet peut signifier l’origine d’une politique culturelle patrimoniale qui porte, au champ des enfants et des jeunes, les bases nécessaires pour la conservation du Patrimoine, comme un élément fondamental en termes d’identité et de développement social.

C’est un modèle qui pourrait être reproduit dans de différentes réalités et pour de différents objectifs. Ma recherche présente quelques apports novateurs comme ce d’une stratégie méthodologique pour implémenter une intervention qui favorise la conservation du Patrimoine á partir de la communication patrimoniale. 

Comment, par des techniques pédagogiques, un dispositif organisationnel / bureaucratique a produit une certaine idéologie patrimoniale á partir du travail avec des jeunes ?