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Des plantations aux usines : le patrimoine industriel autour de thé à Taïwan sous la colonisation japonaise

What:
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When:
11:30 AM, martes 30 ago 2022 (20 minutos)
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Dans l’île de Formose (Taïwan), le patrimoine industriel du thé de l'ère coloniale japonaise (1895-1945) montre une grande transformation dans les domaines agricole, industriel et commercial, et constitue est une histoire coloniale négligée. Pour simplifier, celle-ci n’avait pas pour simple but « l’exploitation », mais plutôt le désir du colonisateur d’entrer en concurrence avec les grands pays du thé comme l’Inde et Ceylan, et les colonies des puissances européennes. Ce cas, basé sur des sources inédites en Europe et en Asie et une étude de terrain en archéologie industrielle à Taïwan, tente d'explorer cette histoire oubliée. 

À Taïwan, la révolution industrielle a été conduite par le colonisateur japonais afin de réduire les coûts, unifier la qualité du thé et augmenter la quantité de production. L’industrie de thé, qui est plus profitable sous l’Empire chinois depuis 1865, n’en a pas été exclue. Selon le colonisateur, son système de production et de vente d’origine chinoise restait à améliorer ; le gouvernement colonial a donc voulu transformer cette industrie pour la rendre plus profitable et concurrentielle. Ce passé de transformation a été interprété par la théorie de la modernisation et de la socio-économie. La première n’explique pas parfaitement ce cas, la seconde non plus. De cette manière, l’histoire du thé à Formose donne un cas spécifique pour repenser le passé de la colonisation. 

Au début, la révolution commence par une série de production des savoirs, dans l’île de Taïwan jusqu’au marché en Asie, en Europe, en Australie et en Amérique. Cela a conduit à la création d’un institut expérimental en 1904. Cet établissement, une usine prototype imitant celles de l’Inde et de Ceylan sous la colonisation occidentale, a eu plusieurs missions : transformer la production artisanale vers la mécanisation dans toutes les zones de culture du thé, éliminer les intermédiaires entre les zones de culture du thé et le quartier Dwatiutia, le centre de recueillement et distribution de thé à Taipei et au final, l’amélioration des habitudes agricoles des autochtones. Sous la direction du colonisateur, les lieux de production, de la campagne jusqu'à la ville de Taipei, sont donc devenus des champs d'essais. Dans les collines au nord de Taïwan, où des théiers ont été plantés et des thés demi-fabriqués, les nouvelles machines importées et la nouvelle usine ont été installées face au « problème de petites exploitations » locales, ce qui est différent des grands « estates » en Asie du Sud. Pour s’adapter à la tradition locale, un nouveau modèle est né : la société de coopération. Le modèle entièrement occidental, c’est-à-dire la plantation, la production et l’emballage par une seule société, existe, mais il est limité seulement à un petit nombre de sociétés japonaises comme Mitsui.

En conclusion, ce cas souligne que les pays colonisés n'ont pas une voie homogène de développement sous l’influence des pays développés industriels. Cela nous conduit à repenser l’identité de son patrimoine industriel :  le métissage. Depuis les années 1960, l’industrie du thé a subi une crise grave menant à des disparitions. Depuis les années 1990, le patrimoine industriel a attiré l’attention à Taïwan, mais le patrimoine industriel du thé suscite encore peu l’intérêts des services de conservation. Cette industrie, qui faisait autrefois briller le thé taïwanais sur le marché mondial, mérite pourtant beaucoup plus d’attention.

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