Le patrimoine comme enjeu de la participation citoyenne à Montréal
Mon statut pour la session
De l’ère du Maire Drapeau et de ses interventions autoritaires sur le tissu urbain de Montréal dans les années 1960 et 1970, à l’instauration d’une démocratie municipale dans les années 1980 sous l’administration Doré, la population est de plus en plus sollicitée dans les grands débats concernant la transformation du patrimoine urbain de Montréal (Drouin 2005). Notons l’instauration en 2002 de l’Office de consultation publique de Montréal, tribune où les citoyens peuvent donner leurs avis sur les grands projets de transformation du tissu urbain ou de bâtiments patrimoniaux. Soulignons aussi la sensibilisation au patrimoine opérée par les fondations d’Héritage Montréal et d’Action patrimoine dont nous célébrons les 40 ans de mobilisation en patrimoine. Des projets actuels de requalification d’églises (Imaginons Saint-Marc, 2012), d’espaces urbains (Clouard, Racine et Jubinville, 2014) et d’équipements publics (Abrassart, Gauthier, Proulx et Martel, 2015), montrent une volonté des intervenants d’intégrer la participation citoyenne non plus à postériori de l’élaboration des projets affectant le patrimoine bâti, mais en amont. De fait, de nouveaux exercices de concertation et de co-création invitent les citoyens à participer au processus d’élaboration des projets, il se développe donc ici un art de planifier avec les communautés locales.
Dans ce contexte, la problématique que nous souhaitons soulever est l’apport de la participation citoyenne et du développement de nouveaux outils participatifs dans la requalification d’environnements urbains patrimoniaux à Montréal. Il est important de préciser qu’en raison de l’accroissement de la mobilité spatiale et de la reconfiguration sociodémographique accélérée de Montréal, l’enjeu de la participation citoyenne est au centre de la dynamique de plusieurs quartiers de la métropole québécoise. Les préoccupations de simples citoyens sont dorénavant intégrées dans les processus de planification urbaine (Sénécal, 2012). Il faut rappeler que la démocratie participative n’est pas un phénomène nouveau car il est observé depuis les années 60 (Sintomer, 2009 ; Rosenberg, 2009).
Toutefois, dans les exercices actuels de participation, le patrimoine est utilisé comme élément d’attractivité territorial, mais également, comme une ressource (Greffe, 2003) fédérant les communautés qui s’y identifient.
Montréal est d’ailleurs de plus en plus observée à l’échelle internationale comme étant un milieu propice à la mise en place d’approches participatives dans les projets d’aménagement. Des processus comme le co-design et la coproduction sont des laboratoires vivants qui contribuent aussi à la recherche par le design (Findeli et Coste, 2007). Ces processus provenant du design social qui est lui-même issue d’approches critiques du fonctionnalisme (Blondiaux et Sintomer, 2002), propres au XXe siècle, contribuent de plus en plus à l’arrimage de la participation citoyenne aux disciplines de l’architecture, de l’urbanisme et du design urbain. Ce changement de paradigme s’est d’ailleurs largement opéré dans les années 90 (Findeli, 2003). L’objectif de la séance proposée est mieux comprendre ce nouveau phénomène participatif et d’évaluer son importance dans la réappropriation citoyenne des ensembles urbains et des bâtiments patrimoniaux. Nous procéderons à la présentation d’un cadre conceptuel de la participation citoyenne et des projets urbains axés sur des processus participatifs qui interrogent le patrimoine à différentes échelles :
• L’exercice de co-création : Imaginons la place Gérald Godin ;
• Le projet Imaginons Saint-Marc ;
• L’avenir du parc des Gorilles.