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09.00  La maroma mixtèque : du rejet de la patrimonialisation internationale à la patrimonialisation régionale

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9:00, Mardi 7 Juin 2016 (30 minutes)

Depuis la promulgation de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel en 2003, et son entrée en vigueur en 2006, différentes pratiques culturelles mexicaines ont fait l’objet d’une patrimonialisation internationale. La maroma (corde épaisse utilisée par les marins) a donné son nom à une expression spectaculaire, rituelle et festive pratiquée par des groupes d’artistes-paysans indigènes et métis dans les régions rurales du sud du Mexique. Le « spectacle » inclut acrobates, danseurs de corde, clowns, trapézistes, musiciens, et s’effectue en général à l’occasion de festivités communautaires des régions d’Oaxaca (Mixteca Baja, Sierra Mixe, Costa Chica), de Guerrero, de Puebla et de Veracruz. Résultat d’un métissage artistique et culturel profond, la maroma était très populaire à l’époque coloniale (1521-1810). C’est ainsi que de nombreuses compagnies composées de maromeros espagnols, indigènes et mulâtres ont vu le jour ; des licences leur étaient délivrées par le vice-roi pour qu’elles puissent exercer leurs activités à Mexico et tourner en Nouvelle-Espagne. La maroma pourrait être considérée comme un patrimoine métissé comportant des éléments provenant des cultures préhispaniques mésoaméricaines, de la culture mexicaine nationale et des cultures européennes. Il s’agit d’un « patrimoine » commun à plusieurs régions, à différentes cultures (mixtèque, mixe, zapotèque, nahua, popoloca, entre autres).

Aujourd’hui, la maroma subit de multiples transformations dues aux relations que ses acteurs tissent avec des institutions culturelles et des cirques. Ma recherche porte sur les processus de patrimonialisation et de « cirquisation » qui affectent la maroma dans différents contextes : communautés mixes, mixtèques et zapotèques. Chacune possède sa spécificité, tant dans ses maromas (clowns, trapézistes, danseurs de corde), ses motivations profondes et stratégies d’adaptation aux techniques modernes, que dans ses processus de patrimonialisation et dynamiques sociales. Les variations s’articulent à différentes échelles (locales, régionales), mais aussi suivant les contextes de représentation. 

En 2009, peu après l’inscription de la Cérémonie rituelle des Voladores au Patrimoine de l’Humanité par l’UNESCO, les directions régionales de cultures populaires du Conseil national pour la culture et les arts (CONACULTA) de l’État de Puebla et de Huajuapan de León (Oaxaca) ont tenté d’inscrire la maroma mixtèque sur la liste de sauvegarde urgente de l’UNESCO, afin de revaloriser cette pratique dans des espaces communautaires et extracommunautaires, mais leur demande a été rejetée. Depuis, les institutions locales organisent des rencontres annuelles de maromeros et des ateliers de formation dans l’objectif de diffuser et de sauvegarder eux-mêmes la maroma mixtèque. Il s’agira d’exposer les antécédents de cette initiative patrimoniale, les possibles raisons de son rejet et les effets régionaux engendrés par cet échec. Pour ce faire, je m’appuierai sur mes enquêtes de terrain et mon expérience au sein de certaines initiatives de revitalisation de la maroma mixtèque. 

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