Passer au contenu de la page principale

Ateliers 4 - B

Quoi:
Workshop
Quand:
1:30 PM, Mardi 25 Juin 2019 (1 heure 30 minutes)
Où:
Université de Neuchâtel - RN08
Comment:
Présidente de séance :

Discutant: Myriam Achour


1.Laeticia Stauffer- Université de Lausanne (Suisse)

Titre :Une sociologue dans le monde du yoga : lelangage comme co-construction entre enquêtrice et enquêté.e.s et révélateurdes négociations et de l’évolution de la place de chercheuse sur le terrain.

Résumé :Notre étude cherche notamment à caractériser la diversité des significations émiques de la santé et la spiritualité et mettre à jour les « réseaux de significations » des acteurs (Massé, 1995) où s’entrecroisent différents types de savoirs, logiques et valeurs, tout en inscrivant ces modes d’appropriation par les pratiquant.e.s dans les « processus de production de sens » et les parcours de vie qui leur donnent forme. Cette approche nous a conduit à passer plus d’une année sur le terrain dans une démarche d’observation participante. Dans cette communication, nous nous intéresserons à l’évolution de la place de chercheuse qui a pu être occupée sur le terrain, en en retraçant différentes étapes. Nous verrons en quoi le langage est un marqueur de cette évolution, et une co-construction entre enquêtrice et enquêté.e.s envisagée comme stratégie d’accès au errain, lieu de rencontre entre le langage de la chercheuse pour qui importe « la connaissance simultanément empirique et conceptuelle du social » (Olivier de Sardan, 2008) et le langage expérientiel vécu des pratiquant.e.s. Nous verrons notamment que dans le monde du yoga souvent critique face aux savoirs académiques, « l’étudiante », son statut et son langage ont suscité au départ des réticences, au mieux de l’indifférence. Le passage a une deuxième étape, où la chercheuse s’est vue reconnue par les acteurs à travers le « faire partie », ne s’est pas (ou très peu) opérée par des échanges portant sur la recherche en cours (et ses résultats basés sur le langage de l’interprétation sociologique), mais a été rendue possible par le « faire avec », où des demandes venant de pratiquant.e.s/enseignant.e.s telles que la participation à l’élaboration d’un site internet, ou un intérêt porté aux photographies faites par la chercheuse, sont venus marquer une reconnaissance de la relative maîtrise par la chercheuse de savoirs liés au monde du yoga, ses codes et langage.


2.Salifou Ndam - Université de Yaoundé (Cameroun)

Titre :Le chercheur à l’épreuve des langues et langages dans le processus de la recherche : une étude à partir du camfranglais dans la mobilité urbaine à Yaoundé et Douala (Cameroun)

Résumé : Le chercheur à l’épreuve des langues et langages dans le processus de la recherche : une étude à partir du camfranglais dans la mobilité urbaine à Yaoundé et Douala (Cameroun)

Le camfranglais est un argot camerounais à base de français, d’anglais et de langues camerounaises (environ 309 sont officiellement recensées pour 250 groupes ethniques du pays). Cependant, il est considéré comme une langue de « fantaisistes » dans le milieu académique du pays. En tant qu’une langue transversale, il sert de pont entre les citadins de Yaoundé et Douala, les deux métropoles du pays. Par contre, il constitue un véritable défi dans le cadre de la recherche, notamment l’étude de la mobilité urbaine dans les rues de Yaoundé et Douala, où les usagers de la route se confrontent autour des intérêts divergents. Si le chercheur est contraint de l’apprendre pour mieux saisir et interpréter la réalité sociale, l’autre exigence est le respect des canons scientifiques des sciences sociales qui veulent par exemple que les faits soient objectivement restitués dans leur contexte. Ceci étant, il est indispensable de rendre compte des propos recueillis sur le terrain en gardant à l’esprit que « tu ndem ? » renvoie à « tu es/deviens fou ? », « chauffeur, a beg » signifie « s’il vous/te plaît chauffeur » ou « je vais te send au ngass » renvoie à « je vais t’envoyer en prison ». Alors que cette pratique langagière se popularise, elle constitue en même temps une contrainte linguistique pour le chercheur et son lectorat profane/étranger. Afin de surmonter ce défi de terrain, le chercheur recourt à la traduction et même à des interprétations, qui diffèrent quelque peu selon les villes, pour dépasser les divisions linguistiques. En conséquence, son registre de langue s’inscrit à cheval entre le langage de sa discipline et le langage contextuel de son terrain, une réalité qui ne l’éloigne pas pour autant de sa langue d’étude.

Mots clés : mobilité urbaine, camfranglais, contrainte linguistique, langues de terrain.

Participant.e
Université de Yaoundé 1
Doctorant en sociologie urbaine
Participant.e
Université de Lausanne
Doctorante en sciences sociales
Detail de session
Pour chaque session, permet aux participants d'écrire un court texte de feedback qui sera envoyé à l'organisateur. Ce texte n'est pas envoyé aux présentateurs.
Afin de respecter les règles de gestion des données privées, cette option affiche uniquement les profils des personnes qui ont accepté de partager leur profil publiquement.

Les changements ici affecteront toutes les pages de détails des sessions