Atelier 4 - A
Mon statut pour la session
Présient de séance : Jean De Munck, Université Catholique de Louvain
Discutant : Roch Gnabeli, Université d’Abidjan
1. JANVRIN Raphaela – Paris V (annulé)
Titre : La philosophie sociale - dissolution ou affirmation de la frontière en philosophie et sciences sociales ?
Résumé :
Quels sont les liens qu’entretiennent philosophie sociale et sciences sociales ? C’est en partant de la distinction entre borne (die Schranke) et limite (die Grenze) opérée par Kant dans les Prolégomènes à toute métaphysique future que nous interrogerons le lien existant entre philosophie et sciences sociales. Si la limite suppose que nous puissons encore connaître ou découvrir quelque chose au-delà ; la borne, elle est plus négatrice, fermée et pose une impossibilité de dépassement. Poser une limite, c’est donc poser un repère structurant, franchissable et implique le savoir que l’autre existe. Poser une borne en revanche, c’est nier la possibilité de communication avec l’autre, voire dans une situation plus radicale, nier la légitimité de son existence. Il va s’agir ici de se demander si la philosophie sociale dissout la frontière entre philosophie et sociologie au profit de la philosophie (réductionnisme) ou si au contraire elle reconnaît par son existence même la frontière entre philosophie et sciences sociales ? C’est tout d’abord en distinguant philosophie sociale et sciences sociales et en montrant les différences méthodologiques et épistémologiques, puis en nous intéressant plus spécifiquement au concept de reconnaissance que nous montrerons que s’il y a frontière entre philosophie et science sociales, elle n’est pas à penser comme borne mais comme limite – invitant les philosophes et les sociologues à la traversée de frontières structurantes.
2. TREMBLAY Émilie – UQAM
Titre : Situation et pratiques de la sociologie au Cameroun et au Sénégal : traverser de multiples frontières pour explorer les débats et enjeux de la sociologie africaine
Résumé :
Depuis plusieurs décennies, des auteurs appellent à internationaliser et à mondialiser la sociologie (Burawoy, 2016; Sohoni et Petrovic, 2010; Albrow, 1990; Tiryakian, 1986) alors que d’autres appellent plutôt à la décoloniser, à la désoccidentaliser, et à développer des traditions nationales (Rodriguez, Boatcâ et Costa, 2010; Alatas, 2006; Oommen, 1991). Mes recherches doctorales m’ont plongée au cœur de ce double mouvement de la sociologie et dans les débats sur la sociologie africaine (Nga Ndongo, 2015; Abé, 2008; Lawuyi et Taiwo, 1990; Akiwowo, 1999, 1980). Mais qu’entend-on par sociologie africaine? S’agit-il d’une tradition sociologique, d’une école, d’une manière de faire la sociologie? Se conjugue-t-elle au pluriel? Propose-t-elle des transformations dans les contenus à enseigner et dans les espaces de production et de diffusion des connaissances sociologiques? Érige-t-elle de nouvelles frontières au sein de la discipline ou modifie-t-elle des frontières existantes, notamment autour des pratiques et des normes? À partir des débats sur la sociologie africaine je m’intéresserai aux frontières entre les espaces sociologiques, les manières de concevoir et de pratiquer la sociologie. Je vais me pencher sur ces questions notamment grâce à l’analyse d’entretiens réalisés avec des sociologues au Cameroun et au Sénégal. J’aborderai aussi les enjeux de légitimité pour une étudiante québécoise de traverser différentes frontières pour s’intéresser à la sociologie dans ces pays.