Discutante : Marta Roca i Escoda (Université de Lausanne)

1. Langlois Marie-Dominik - Université d’Ottawa

Titre : Construire un projet de recherche doctoral de façon participative et pour le changement social dans un contexte interculturel et inégal de recherche en milieu autochtone mésoaméricain. 

Résumé : La recherche qualitative impliquant un terrain, surtout lorsqu’il s’échelonne sur une période plus ou moins longue, soulève de plus en plus la nécessité d’entrevoir la restitution au-delà d’un cadeau dû (Zonabend, 1994) mais plutôt comme un processus relationnel et réciproque entre les parties participant à la co-construction des connaissances (Bergier, 2001), et ce, tout au long de la recherche. Plusieurs considèrent la restitution comme moyen pour équilibrer ou du moins ne pas renforcer les rapports de pouvoir et savoir inégaux dans la recherche (Csupor et Ossipow, 2002) dans une optique de justice cognitive (Pilon, 2014). 

Le détournement de la recherche par les acteurs est toutefois une possibilité qui appelle à être analysée (Flamant, 2005; Moufflet, 2010). D’autre part, concernant spécifiquement le milieu autochtone, les conseils de recherche fédéraux ont élaboré des lignes directrices encadrant la recherche mixte cherchant à répondre aux préoccupations du milieu en augmentant sa participative active. Dans le même sens, les auteurs oeuvrant en milieu autochtone appellent à l’adoption d’approches collaboratives ou participatives (Gentelet, 2009). De surcroît, pour les chercheurs autochtones s’inscrivant dans une perspective de décolonisation, les communautés et universitaires autochtones doivent posséder un contrôle plus ferme du processus de recherche. Ceci passe par une recherche qui se construit avec le milieu, mais aussi par l’intégration de co-chercheurs et co-chercheures autochtones dans les équipes de recherche, voire par le rejet de projets menés par des universitaires non autochtones.

Comment appliquer ces différents principes à une recherche doctorale en milieu autochtone mésoaméricain marqué par un accès à l’éducation de base très limité? Ma communication explorera mon expérience pré-terrain (hiver 2018) d’élaboration de mon projet de recherche doctoral en collaboration avec le Parlement xinka, une organisation représentant une douzaine de communautés xinkas dans le sud-est du Guatemala, plusieurs de celles-ci étant mobilisées dans des actions légales et de résistance contre une compagnie minière canado-américaine.

2. Fargani Kawthar - Université Hassan II  Casablanca

Titre : Les  coopératives  agropastorales  à  Tounfite  :  un  terrain  riche  en  médiations  sociales 

Résumé : Au terrain, le chercheur, que se soit sociologue ou anthropologue, établie un ensemble de relations sociales avec les enquêtés. Ces relations se tissent dès l’observation qui se considère la première étape dans le processus de la recherche, jusqu’à  le dernier jalon : la production de connaissance.  La base de l’écriture anthropologique est la description des détailles minutieuses qui vont avec la collecte des données. Ces détailles sont extrait par le chercheur et son degré d’intégration dans la « société » objet de recherche. Et aussi son objectivité et neutralité vis-à-vis à son objet de recherche et les médiations  sociales qui vont avec.

Cette communication orale sera une occasion de présenter une typologie de relations sociales tissées par la chercheure et ses enquêtés dans son  terrain.