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Atelier 7 - B

Quoi:
Workshop
Quand:
2:00 PM, Jeudi 21 Juin 2018 (1 heure 30 minutes)
Comment:
Présidente de séance : Marta Roca i Escoda (Université de Lausanne, Suisse)

Discutant : Jean de Munck (ULB, Belgique)


1. Charles-Olivier Simard - Université de Montréal

Titre : Nucléarisation résidentielle et solidarité familiale chez les Inuits du Nunavik

Résumé : Au  cours  des  dernières  années,  de  nombreux  chercheurs  ont  questionné  la pertinence  des  catégories  sociodémographiques  usuelles  dans  l’étude  des populations autochtones. Les notions de ménage, de famille nucléaire ou encore de  famille  de  recensement  ont  notamment  subi  le  feu  d’une  critique  répétée. Frances Morphy, une anthropologue spécialiste des données de recensements chez  les  aborigènes  australiens,  suggère  même  l’abandon complet  du  concept de ménage, qui reposerait sur l’image illusoire d’une unité familiale affranchie ou indépendante de son réseau de parenté extrarésidentielle (Morphy 2016). Contre ces  définitions  jugées  réductrices  et  ethnocentriques,  les  notions  de  réseau familial  et  de  groupe  domestique  seraient  plus  aptes  à  capter  la  fluidité  des relations familiales autochtones. 

Malgré la pertinence et l’importance de ces critiques, la pénurie de logements qui affecte si sévèrement les communautés inuites m’incite à formuler des nuances importantes. Mon propos est que l’ensemble des individus partageant un même domicile  (le  groupe  résidentiel)  constitue,  dans  un  tel  contexte,  une  dimension fondamentale  de  la  vie  sociale  que  l’analyse  sociodémographique  ne  saurait négliger.  Le  problème  conceptuel,  à  mon  sens,  survient  plutôt  quand  il  est question  de  décrire  et  d’analyser  les  groupes  résidentiels  en  termes  d’unités familiales  et  d’entités  économiques  autonomes.  Les  groupes  résidentiels  sont alors perçus comme la manifestation empirique d’une réalité plus fondamentale, la  famille,  et  la  nucléarisation  de  ces  derniers  est  automatiquement  interprétée comme un indice de délitement de la solidarité familiale. 

Dans  cette  conférence,  je  rappellerai  l’importance  de  la  distinction  conceptuelle entre les notions de famille et de groupe résidentiel. Je soutiendrai que, dans le contexte  du  Nunavik,  la  nucléarisation  des  groupes  résidentiels  n’engage  pas forcément  une  rupture  des  rapports  de  solidarité  familiale,  de  même  que  la présence    de    groupes    résidentiels    multigénérationnels    n’implique    pas nécessairement l’existence d’une solidarité familiale sous-jacente. Je démontrerai la pertinence de cette distinction et j’expliquerai en quoi ma recherche de terrain, que  je  réaliserai  au  Nunavik  entre  les  mois  d’octobre  2018  et  mars  2019, permettra d’en exploiter toutes les implications.


2. Anne-Marie Turcotte - Université Concordia

Titre : Défis éthiques, méthodologiques et pratiques de la recherche collaborative avec les jeunes en contexte inuit.

Résumé : Mon projet doctoral porte un regard sur certains actes de vandalisme, plus spécifiquement le bris de vitre, commis par les jeunes Nunavimmiut. Dans les 14 villages nordiques du Nunavik, le bris de vitre est un problème récurrent. Pour les gestionnaires du parc immobilier, ce type de vandalisme est considéré comme une nuisance, mais est aussi perçu comme un jeu d’enfant sans signification particulière. Or, dans beaucoup de communautés, les vitres des bâtiments en cours de construction et des édifices communautaires sont systématiquement brisées par les jeunes qui y lancent des cailloux. 

Dans un contexte où la violence et les problèmes sociaux sont endémiques et les occasions d’emploi et d’étude pour les jeunes sont limitées, est-il possible d’examiner les liens dynamiques complexes entre ces jeunes et l’environnement bâti afin de mieux saisir la façon dont ils négocient leur rapport à soi, à l’autre et au monde?

Il existe une longue tradition de recherche à propos des enfants dans les sciences sociales. C’est pourtant depuis peu que la recherche s’effectue non plus sur les enfants, mais avec eux.  Depuis plus d’une vingtaine d’années, le nouveau paradigme dominant dans l’étude de l’enfance a permis de mettre en valeur l’enfant non plus comme sujet d’étude, mais comme acteur social et agent de sa propre socialisation. Préconisant une approche phénoménologique, ma recherche s’effectuera en partenariat avec l’Association des maisons de jeunes du Nunavik (NYHA), une organisation avec laquelle je collabore depuis les 15 dernières années. 

 


Modérateur.rice
Université de Lausanne
Participant.e
Université de Montréal
Modérateur.rice
Université Catholique de Louvain, Belgique
Participant.e
Université Concordia
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