Atelier 8 - A
Mon statut pour la session
Discutant : Brieg Capitaine (UOttawa)
1. Cécile Roaux - Université Paris 5 Descartes
Titre : Médiations, automédiation, triangulation des méthodes : travailler scientifiquement sur son propre métier
Résumé : Pour pallier la difficulté de mise à distance de l’objet d’étude, nous avons choisi de trianguler les méthodes revendiquant leur complémentarité : une enquête nationale par questionnaire permettant un premier balayage des conceptions et préconceptions des différents acteurs en présence (échantillon recueilli de 4000 enseignants et 2000 directeurs d’école) ; entretiens permettant de recueillir les points de vue d’autres directeurs mais aussi de la hiérarchie, jusqu’au cabinet ministériel ; observation ethnographique intégrée avec utilisation d’un modèle conscient : celui de la sociologie des organisations et de la coconstruction du pouvoir. Médiations multiples donc : par rapport « à soi-même », par rapport aux partenaires et aux Policy makers, par rapport aux « collègues » et au « terrain » par des approches rendant possible généralisation et observation, données quantitatives et qualitatives et par l’usage d’un modèle conceptuel et de catégories d’analyse dénaturalisant et évitant la « psychologisation » des rapports vécus et observés.
2. Sana Benbelli - Université Hassan II Casablanca
Titre : La médiation dans le recherche ou le chercheur trait d’union
Résumé : Réfléchir à la notion de médiation nous pousse à faire un retour réflexif sur notre expérience de terrain qui dure depuis au moins quatre années. Une présence qui s’est concrétisée au fil du temps grâce à de multiples négociations et à la mise en place de divers canaux de communication non seulement avec les acteurs observés mais avec tous ceux capables de faciliter l’accès au terrain et la réalisation de la recherche (dans notre cas : autorités locales, propriétaires de cafés, personnes relais, serveuses facilitatrices..).
En effet, en tant que chercheure femme enquêtant dans un espace d’homme je ne pouvais réaliser une observation silencieuse du terrain car ma présence ne passait pas inaperçue, il m’était obligé de passait par des scénarios où la complicité de la population étudiée m’était indespensable. Pourtant, gagner l’addition des acteures implique une contre partie selon la logique du don et du contre don (Blanc, 2011). Il était question de connaitre plus sur le sujet de recherche et sur ses résultats ce qui me paraissait dans un premier temps simple et faisable surtout que la restitution des résultats pour les acteurs fait partie des règles de la déontologie de la recherche. Cependat ce qui me paraissait normal s’est avéré une tâche extrêmement compliquée; comment vulgariser des notion et des concepts théoriques à une population faiblement ou non instruite sans déformer le sens et le contenu?
Cette situation nous a fait réflichir sur le rôle du chercheur-médiateur dans la transmission et la diffusion des savoirs qui se fait généralement à sens unique, vers et entre communauté de chercheurs ou public interessé (le cadre de colloque, congrès, université, publication dans les revues spécialisées…). Etre médiateur de savoir dans l’autre sens demande un effort de la simplification et la vulgarisation qui n’est pas toujours facile.
Cette communication se veut un partage de mon expérience terrain, celle du chercheur trait d’union, engagé dans le processus de construction et de transmission des savoirs.