Atelier 8 - C
Mon statut pour la session
Discutant : Rokhaya Cisse (LARTES-IFAN, Sénégal)
1. Marie-Josée Lewis - Université Laval
Titre : Sociologue de l’intérieur ou comment étudier sa profession de sage-femme ?
Résumé : Comme ma thèse de doctorat en sociologie s’inscrit dans une tradition qui privilégie une réflexion sur sa pratique professionnelle, je devais me questionner sur les frontières de l’enquête ethnographique et sur les enjeux éthiques qu’engendre ma double position de sage-femme et de sociologue. Comment différencier ce qui est de l’ordre du vécu « personnel » de ce qui est de celui de « l’observation participante » ? En mettant en lumière mon expérience depuis le début de ma thèse et dans la perspective de la Constructivist Grounded Theory, fondées sur les travaux de Charmaz (2008 :160), je montrerai comment le chercheur, en plus de faire émerger des données, participe aussi à produire l’angle de sa recherche par ses positions, ses interactions et ses conditions sociales, sans que cela déterminent ses résultats. À l’instar de Mercadier (2002), qui a parlé de l’avantage d’être une « sociologue de l’intérieur », je verrai si cette position me permettra de dépasser l’empathie habituelle pour aller là où beaucoup de chercheurs ne peuvent pas, puisqu’ils n’en connaissent pas les codes.
2. Najat Ouafidi Gorfti - Université Sidi Mohamed Ben Abdella
Titre : Être femme et sociologue, travaillant sur l’implication des femmes dans la prise de décision au sein des partis politiques dans la région MENA : Cas du Maroc
Résumé: L’objet de ma communication est double. En premier lieu, il s’agit de développer une réflexion sur le rôle du chercheur en sciences sociales entre (re)producteur de connaissances et médiateur, voire acteur, dans l’espace public. Ma conviction est que le chercheur est appelé à sortir de la côte d’ivoire pour instaurer un dialogue avec la société. En second lieu, l’objet de ma contribution est de partager avec l’ensemble des chercheurs mon expérience de terrain sur la participation des femmes au sein de trois grands partis qui animent la scène politique au Maroc, à savoir le parti socialiste (USFP), le parti islamiste (PJD) et le parti moderniste (PAM).
La première partie de mon intervention se focalisera sur l’apport du chercheur dans la médiation sociale. Le chercheur signifie la crédibilité et la confiance ; par conséquent, de nombreuses recherches influencent la vie publique par la création du débat, et, éventuellement, la contribution, par la connaissance de la réalité, à l’action. Le rôle de médiation, avec comme toile de fond, le débat sur la responsabilité académique et sociale (l’engagement) du chercheur seront débattus dans cette partie.
La seconde partie de mon intervention portera sur un cas pratique, à savoir le travail de terrain que je mène sur la prise de décision féminine au sein des partis politiques au Maroc. Dans ce travail, j’analyse les obstacles culturels, mentaux et politiques qui entravent la participation effective de la femme dans les organisations politiques. L’objectif est de présenter une autre approche, différente de celle présentée par les médias ou quelques acteurs politiques. Sociologue, et, de surcroît femme, je creuse dans le rôle des femmes dans les organisations politiques dominées par l’esprit masculin. L’objectif, in fine, est d’établir un modèle à diffuser dans la région MENA pour renforcer le rôle de la femme dans la prise de décision politique.