Atelier 6 - C
Mon statut pour la session
Discutant : Romuald Jamet (INRS, Canada)
(Annulé) 1. Ayad Zarouali - Université de Toulouse/ INAU rabat
Titre : La production du réel : le chercheur médiateur
Résumé : La constitution de l’objet de recherche en tant que médiation entre divers savoirs
Notre thèse est le reflet d’un parcours personnel. Elle s’appuie sur les rapports étroits et pluriels que j’ai entretenus avec les acteurs que je décris, ainsi qu’aux contextes d’action et des projets réels que j’analyse. Pourquoi avoir retenu mon terrain et comment mon approche s’est-elle construite ?
Le terrain de développement au Maroc, m’a permis d’élaborer un contexte « en action », d’étudier des « interfaces » faites d’échanges, de compromis et de transaction entourant le gouvernement du social. Je prêtais attention aux procédés et à la technologie projet comme étant une « interface » entre une diversité d’acteurs sociaux et politiques, un lieu de contact et de rencontre. Le développement est un lieu d’étude particulièrement riche pour saisir, au concret, les médiations, rapports en train de se faire, à savoir la manière dont des acteurs réels, les projets génèrent des institutionnalisations, des réformes et de nouveaux rapports de gouvernance entre l’Etat et la société civile.
Lorsqu’en 2009 j’arrive à rabat dans une ONG internationale en tant que chercheur junior (DESS), le statut des indicateurs de développement social sous l’injonction internationale et postautoritaire est modifié. La cible est le quartier populaire et urbain et non pas le pauvre rural.
A partir de terrains variés, nous voudrons montrer comment notre position à l’interside de l’action et de la recherche occasionne une médiation sociale entre divers acteurs, génère un croisement et une production de connaissance, renouvelle le questionnement, à partir de « contexte en action » et du « projet réel ».
2. Zineb Zine El Abidine ZINE EL ABIDINE - CM2S Université Hassan II, Maroc
Titre : Questionner l'adolescent
Résumé : Au delà d’être une catégorie difficile à définir, l’adolescence est une nouvelle façon de vivre, une tranche sociétale marquée par les changements technologiques et imprégnée par une culture de consommation de masse. En outre, elle n’est sans doute pas la même en basculant d’une classe sociale à une autre, en passant d’un quartier de riches vers une zone se trouvant à la périphérie de la ville.
Préparant une thèse doctorale sur la violence scolaire dans les lycées publics de la nouvelle ville de « Rahma » en suivant une approche qualitative, une grande partie de notre travail de terrain a pour répondants des adolescents. L’approche d’un public mineur pose éthiquement des problèmes. Devrait-on avoir le consentement de leurs parents avant de faire l’entretien ? la présence d’une tierce personne ne biaiserait –elle pas le travail ? Comment s’établit le contact avec ces jeunes ? Quelles difficultés avons-nous rencontrées pour leur parler et les faire parler ? Y- a t-il un changement de discours en se présentant comme chercheure ou professeure ? Comment catégoriser ces jeunes ? Qu’est ce qui les différencie de leurs pairs habitant des quartiers chics ou encore étudiant dans des établissements privés ?
Nous reviendrons lors de notre communication sur les médiations mises en œuvre lors de nos entretiens semi-directifs pour nous rapprocher des interviewés, les mettre en confiance et les faire parler. Par ailleurs, nous nous arrêterons sur les difficultés auxquelles nous avons été confronté lors de notre prise de contact avec les adolescents. Enfin nous traiterons de la remise en question qui s’est faite au fur et à mesure sur la catégorisation de ces jeunes, qu’il s’agisse du sexe ou de la classe sociale. Qu’est ce qui permet de dire qu’un(e) adolescent(e) est issu(e) d’un milieu pauvre? Qu’il/elle est violent(e)? Cette catégorisation n’est-elle pas elle-même une cause de ces violences quotidiennes à l’école ?