Une analyse coûts-bénéfices de scénarios de réduction de vitesse des navires marchands dans l’estuaire moyen du Saint-Laurent pour la protection des mammifères marins
Mon statut pour la session
Chloé L'Ecuyer-Sauvageau, Clément Chion, Jérôme Dupras, Jie He, Lynda Gagné, Simon Gagnon, Faby-Anne Gagné-Mimeault, Patrick Lloyd-Smith, Olivier Robin
Le bruit sous-marin des navires est l’un des facteurs qui menace le rétablissement du béluga du Saint-Laurent. Puisque ce bruit est généralement positivement corrélé à sa vitesse, le ralentissement des navires est une mesure permettant de réduire rapidement les niveaux de bruit dans les habitats fauniques. Une zone de réduction de vitesse volontaire est en vigueur dans l’estuaire maritime depuis 2013 pour réduire les risques de collision. Toutefois, l’habitat essentiel du béluga étant majoritairement dans l’estuaire moyen, des discussions portent sur l’établissement de mesures spécifiques dans cette région. Notre étude vise à documenter, de façon prospective, les coûts, pour la marine marchande, et les bénéfices potentiels d’une nouvelle mesure opérationnelle dans l’estuaire moyen. Les bénéfices explorés sont ceux liés aux activités touristiques qui découlent de la présence de bélugas et les co-bénéfices associés à la réduction d’émissions de CO2 pour la marine marchande (s’il y a lieu). Les données utilisées dans le cadre de l’analyse des coûts et des impacts ont été obtenues par le biais de données secondaires et dans le cadre d’un questionnaire soumis à des membres de l’industrie. L’approche selon les coûts de transport a été utilisée pour estimer les bénéfices découlant du tourisme, suivi d’une analyse coûts-bénéfices. Les coûts principaux, soit les coûts d’opération, de pilotage et du carburant, sont présentés par type de navire et par catégorie de navire. Sur la base de données de 2021 et en supposant une absence d’accélération hors de la zone ciblée par le scénario de réduction de vitesse, les premiers résultats montrent une augmentation des coûts pour la marine marchande, malgré une réduction des émissions de CO2. Dans le cadre du questionnaire et d’entretiens, les membres de l’industrie ont fait part de leurs préoccupations face au scénario proposé et ont exprimé leur opinion sur l’approche d’évaluation des coûts. Ces informations pourront donc être utilisées dans le cadre d’études ultérieures, notamment lors d’essais volontaires, afin de bonifier l’évaluation des coûts et des bénéfices.