Validation d’une méthode immuno-enzymatique ELISA pour la mesure de la DHEA et de la DHEAS, nouveaux biomarqueurs potentiels de stress chronique, chez le béluga (Delphinapterus leucas)
Mon statut pour la session
Marion Desmarchelier, Lisa Loseto, Émilie Couture, Stéphane Lair, Karine Béland, Christian Bédard, Mario Guay, Shannon MacPhee, Ashley Elliott
Le développement de nouveaux biomarqueurs de stress chez les bélugas est important afin de contribuer à l’évaluation des impacts de différents perturbateurs environnementaux et anthropogéniques. Le cortisol est le marqueur de stress le plus utilisé, mais il est très sensible au stress aigu. La déhydroépiandrostérone (DHEA) et son métabolite sulfaté DHEAS sont elles aussi des hormones surrénaliennes, mais leurs niveaux sériques diminuent avec l’âge, et ce, plus rapidement lors de stress chronique. Elles ont récemment été mesurées dans le sérum de narvals, dans les selles de plusieurs cétacés et dans le souffle de rorquals à bosse. La mesure des ratios cortisol/DHEA(S) a été démontrée comme utile pour l’évaluation du stress chronique chez les humains et d’autres espèces animales incluant les phoques.
Dans le cadre du projet de pose d’émetteurs satellitaires des bélugas de l’Est de la mer de Beaufort (Pêches et Océans Canada), 30 bélugas ont été échantillonnés en 2018 (n=10) et 2019 (n=20). Leur plasma a été utilisé pour valider une méthode immuno-enzymatique ELISA de mesure des DHEA et DHEAS. Les coefficients de variation intra-essai étaient de 6,23% et 5,22% pour la DHEA et DHEAS respectivement. La linéarité de dilution a été confirmée. Le pourcentage de récupération était entre 83 et 115% pour la DHEA et DHEAS (dans les valeurs attendues). Les moyennes +/- écart-type observées étaient de 0,94 +/- 0,50 ng/mL (DHEA) et 8,0 +/- 9,1 ng/mL (DHEAS). Contrairement au cortisol, les valeurs de DHEA et DHEAS n’étaient pas significativement différentes en début et en fin de procédure. Les valeurs observées étaient semblables à celles observées chez les narvals. D’autres études devront être menées pour évaluer le potentiel des ratios cortisol/DHEA(S) comme biomarqueurs de stress chronique chez le béluga et pour réaliser ces dosages de façon moins invasive (sur le souffle par exemple).