Utilisation circadienne et tidale de l’habitat estival par le béluga de l’estuaire du Saint-Laurent à partir d’un réseau de surveillance acoustique pluriannuelle
Mon statut pour la session
Samuel Giard, Yvan Simard, Nathalie Roy, Florian Aulanier, Véronique Lesage
Les patrons d’utilisation de l’habitat aux échelles circadiennes et tidales par le béluga de l’estuaire du Saint-Laurent (ESL) aux étés 2018 et 2019, sont étudiés à l’aide un réseau de 10 stations de surveillance par acoustique passive (PAM). L’occurrence d’activité dans la bande de fréquence préférentielle des sons de communication des bélugas est employée comme proxy de présence aux stations. Les statistiques des séries temporelles d’occurrence à haute résolution aux 10 stations sont analysées pour extraire les patrons circadiens et semi-diurnes, ainsi que le temps moyen de séjour indiqué par les caractéristiques d’autocorrélation des séries. Les niveaux d’occurrence des sons de communication des bélugas au cours de la journée montrent des patrons de variation à toutes les stations, parfois avec une grande similarité d’une année à l’autre. La durée moyenne de séjour aux stations de l’estuaire varie entre 4 et 15 h. Des rythmes d’occurrence circadiens, convolués ou non avec des rythmes tidaux, sont présents à la plupart des stations. Les maximums d’occurrence au cours de la journée sont généralement différents entre les stations. La durée moyenne de séjour à la station du fjord du Saguenay au large de la baie Sainte-Marguerite diffère de celle des stations de l’estuaire, avec une durée d’environ 30 h et les occurrences de sons de communication sont plus intenses le soir et la nuit. Ces résultats d’utilisation spatio-temporelle de l’habitat à petite échelle sont comparés à ceux d’un suivi PAM continu sur 10 ans (octobre 2007 à mai 2017) pour une seule station dans le chenal Laurentien au large des Escoumins. Ils démontrent l’importance de la continuité des observations pour déchiffrer la complexité de l’utilisation de l’habitat, et comprendre les réponses des bélugas aux forçages circadiens et tidaux de l’écosystème de l’estuaire du Saint-Laurent.