Variation saisonnière de la répartition du béluga de l’estuaire du Saint-Laurent au sein de son aire de répartition annuelle présumée
Mon statut pour la session
Valerie Harvey, Arnaud Mosnier, Anne Provencher St-Pierre, Véronique Lesage, Jean-François Gosselin
Notre conception actuelle de la répartition géographique du béluga du Saint-Laurent est largement basée sur des observations côtières et lieux de chasse historiques et, plus récemment, sur des relevés visuels d’été. Ces travaux indiquent qu’en été, les bélugas se concentrent dans l’estuaire, entre la Batture aux Loups Marins et Rimouski/Forestville, et dans le Saguenay principalement en aval de baie Ste-Marguerite; durant l’automne et l’hiver, une proportion inconnue de la population se disperserait vers le nord-ouest du Golfe du Saint-Laurent, menant à une étendue maximale au printemps. La répartition des individus à ces périodes demeurent cependant inconnues. Ici, des analyses de densité par noyaux (kernels) ont été effectuées sur des observations provenant de 57 relevés aériens systématiques effectués en été depuis 1988, et 31 autres relevés effectués au printemps, à l’automne et à l’hiver depuis 2012 afin de mettre à jour et quantifier la distribution estivale et saisonnière de la population. Ces analyses indiquent qu’une majorité des observations (44% à 77%) se situent toute l’année entre Kamouraska/St-Siméon et le Bic/Forestville, avec une répartition estivale globalement située entre la Batture aux Loups Marins et le Bic et comprenant 35 zones d’utilisation intensives (re. 50% kernel). À l’automne, bien que les bélugas se répartissent de l’estuaire moyen jusqu’à Anticosti, 44% des observations demeurent dans l’estuaire moyen et maritime en amont du Bic. En hiver, les bélugas se déplacent en aval de St-Siméon pour occuper l’estuaire maritime jusqu’à Pointe-des-Monts (89% des observations) et le nord-ouest du golfe (8% des observations). Au printemps, on note des concentrations d’observations particulièrement élevées dans la partie la plus amont de l’estuaire moyen, alors que la limite avale de répartition se rapproche de celle d’été. L’étendue des relevés d’hiver dans le nord-ouest du golfe et les conditions relativement clémentes des dernières années, pourraient avoir affecté notre perception de l’étendue des mouvements saisonniers de cette population. L’inclusion de variables environnementales comme le couvert de glace et la distribution des proies, permettra de mieux comprendre les facteurs influençant la migration des bélugas et d’identifier les fonctions vitales que supportent les habitats saisonniers et les menaces qui pèsent sur ces habitats.