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Les patrimoines sensibles : temps, récit, performance

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Quoi:
Regular session
Quand:
11:00, Samedi 4 Juin 2016 (6 heures)
Thèmes:
Changes in Heritage (New Manifestations)Notions of HeritageCitizenshipActivists and Experts
Mots-clés:
Changes in heritageNew manifestations of heritageNotions of heritage
Dans le cadre de cette session, nous souhaitons faire, dans une perspective multidisciplinaire et critique, un état des lieux qui interroge doublement, à la lumière de trois axes que sont la narrativité, la temporalité et la performativité, la patrimonialisation des sujets sensibles tant sur ses rôles, ses formes et ses effets sur les sociétés qui les entreprennent, que sur sa fonction révélatrice d’un monde en changement.
L’espace public laisse une place grandissante aux objets, aux lieux et aux témoignages qui incarnent des mémoires «difficiles» par rapport aux luttes sociales ou aux événements traumatisants tels que les génocides, l’esclavage, les droits autochtones et la décolonisation, ou qui font eux-mêmes les sujets de tensions et de controverses dans leur conservation, leur valorisation et leur transmission. Qu’il s’agisse de récits de vie publiés, d’expositions immersives, de documentaires historiques et sociaux, ou des banques de témoignages en ligne, les formes que prennent la patrimonialisation des sujets sensibles, ainsi que leurs effets sur les individus impliqués par ces sujets (victimes, survivants, activistes), témoignent d’une grande diversité.
Plus qu’une autre déclinaison ou approche patrimoniale, les objets et les médiations de sujets sensibles bouleversent les représentations, les pratiques et les savoir-faire des acteurs culturels et sociaux en raison, d’une part, des émotions et des enjeux dont ils sont les réceptacles et, d’autre part, des visées symboliques et politiques dont ils sont porteurs.
La patrimonialisation du sensible ne cesse de se transformer dans ses modalités et ses aspirations, influencée par des conditions géopolitiques, des régimes de valeurs ainsi que des usages politiques et identitaires toujours en évolution. Elle est également mue, dans une démarche portée par la notion de citoyenneté culturelle, par une conscience de plus en plus forte qu’un devoir de mémoire, de justice et d’éducation doit être accompli et traduit de manière permanente dans l’espace public, et notamment dans les institutions culturelles. La patrimonialisation englobe ainsi non seulement des visées de connaissance et de reconnaissance pour les communautés héritières des traumatismes, mais répond également à des impératifs sociaux qui sous-tendent le vivre-ensemble et les pratiques interculturelles, dont la prévention, la réconciliation, la réparation sociale, la responsabilisation et la solidarité sociale.
Dans cette perspective, nous tenterons de répondre au fil de la session à la question suivante: quelle est la contribution sociale, culturelle et politique, en termes de connaissances et de pratiques, de la patrimonialisation du sensible aux sociétés qui en sont les actrices?
Nous invitons, en ce sens, les participants à présenter des études de cas qui pourront alimenter la compréhension des enjeux, des mécanismes et des effets de cette forme de patrimonialisation, en portant une attention particulière aux dispositifs culturels employés, aux stratégies mobilisées et aux discours convoqués. Plusieurs points pourront orienter la discussion:
• Les formes de narrativité et de performativité associées au patrimoine sensible;
• La temporalité et ses enjeux dans la médiation des patrimoines sensibles;
• Les stratégies de mobilisation et les pratiques de valorisation des patrimoines sensibles;
• La diversité et les caractéristiques de la patrimonialisation;
• Le rôle des institutions culturelles et sociales dans la patrimonialisation de mémoires traumatisantes;
• Les collaborations entre institutions, experts, communautés, citoyens;
• Les conflits et les controverses générés par le processus et leurs effets;
• La place des émotions et de l’affect.
***
Papers in this session will consider from a multidisciplinary and critical perspective a range of theories and practices surrounding difficult heritage, including its roles, forms and effects on society. Three thematic axes—narrative, temporality and performativity—will structure the session and ensuing discussions in relation to heritage-making and sensitive subject matter. We ask what the evolving forms, and forms of address, in relation to difficult heritage, reveal to us about our changing world and cultural practices.
Objects, sites and testimony recalling painful memories and difficult heritage have proliferated in the public space. Whether this heritage arises from ongoing social struggles or traumatic pasts such as genocide, slavery, or (de)colonization, or is itself the subject of controversy in its musealization or conservation, its increasing presence in the public sphere belies an ongoing and evolving fascination with the spaces and forms of difficult memory. Life stories, immersive exhibitions, historical and social documentaries, and online testimonials are but some of the forms that the heritage-making of difficult subjects can take, while the impact on the communities associated with this heritage (victims, survivors, activists) is equally diverse.
Perhaps more so than for any other form of heritage, both the objects associated with, and interpretation of difficult subjects pose great challenges to the practices and savoir-faire of cultural practitioners. On the one hand, this form of heritage often bears highly evocative associations with difficult memories, and on the other, it harbours significant symbolic and political meaning.
The modalities of difficult heritage and its making, and the intentions underlying its curation and exhibition continue to transform in light of different geopolitical factors, value regimes, and its association with identity politics or other forms of political use. While theorizing these modalities is one of the aims of this session, it is also productive to reflect deeply, and in light of prevailing concepts of cultural citizenship, on the need for, and nature of, a spectrum of modes of memory work, justice and education in the public sphere and notably in cultural institutions. In this sense, the work of heritage-making aims not only to increase knowledge and acknowledgement of those communities affected by trauma, but responds equally to the very social imperatives that constitute the basis for vivre-ensemble and the practices of interculturality, be these prevention, reconciliation, social reparation, accountability or social solidarity.
From this perspective, a unifying question of this session relates to the roles and functions of difficult heritage, and asks: What are the social, cultural and political contributions, both to knowledge and practice, of difficult heritage to society?
We invite a range of contributions, from case studies to theoretical investigations, that will further a critical investigation of the many facets of difficult heritage, ranging from its modes and modalities, to the issues associated with its curation and public reception. What narrative devices or temporalities does it deploy? What engagements or performances does it invite? The following are possible points of discussion:
• The forms of narrative and performativity associated with difficult heritage
;• Temporality and the mediation/interpretation of difficult heritage;
• Strategies for the valorisation of difficult heritage;
• Diversity and the characteristics of heritage-making;
• The role of cultural and social institutions in heritage practices and traumatic memory;
• Collaborations amongst institutions, experts, communities and citizens;
• Conflicts and controversies surrounding difficult heritage;
• The place of emotions and affect in difficult heritage.

Sous sessions

11:00 - 11:30 | 30 minutes

J’analyserai le contenu et la forme de plusieurs blogues et sites Internet dédiées à la mémoire du passé algérien qui sont gérés par les propres communautés pieds-noirs et/ou leurs descendants. Il s’agira de capter ce que ces espaces nous disent sur le passé et le présent, des points de vue culturel, patrimonial et historique, mais aussi identitaire, émotif, religieux ou politique. « Se souvenir » est un processus actif dans lequel le passé, à la fois collectif ou individuel, est continuel...

Marina Calvo

Participant.e
11:00 - 11:30 | 30 minutes

Le génocide arménien de 1915 est un sujet sensible. Par conséquent, ce n’est guère étonnant que la patrimonialisation de sa mémoire, par l’entremise du monument commémoratif, représente un défi en diaspora. Si la France se montre plutôt réceptive à cette patrimonialisation – un comportement en lien avec l’engouement patrimonial vécu par ce pays, surtout depuis les années 1980, et avec l’intégration dite exemplaire des Arméniens –, cela n’empêche pas les monuments du génocide de s’y buter à...

11:00 - 11:30 | 30 minutes

The curation of genocidal memory within museums and related heritage sites has a number of different rationales: it preserves memory and facilitates its mobilization in various community and political contexts; it documents and highlights evidence of crimes, thereby permitting such spaces to serve as enduring “witnesses” to atrocity; and it facilitates civic renewal by promoting reconciliation, combatting denial, challenging racism, and citizenship education.  A substantial and gro...

Dr Adam Muller

Participant.e

Steven Cooke

Participant.e
11:00 - 11:30 | 30 minutes

Culture and memory are societal connecting threads; they are used to forge links among communities, to interpret and promote their ideas, character, and values. The aspects and perspectives of culture, the past events and moments of history that communities choose to highlight—or silence—are telling signs of the ways their members think of themselves, think of their past but also of their present and future, and try to create their collective selves. But, communities are multiple, politica...

11:00 - 11:30 | 30 minutes

Dans le cadre de la séance Les patrimoines sensibles : temps, récit, performance, nous souhaitons interroger l’écriture patrimoniale de la déportation au musée. Adoptant une approche multidisciplinaire dans une perspective critique des processus de patrimonialisation, nous souhaitons discuter des effets d’une patrimonialisation de la déportation sur les acteurs impliqués et sur la société contemporaine dans laquelle elle s’inscrit. Début 2006, le Musée de la Résistance et de la Déportation...

Dr Marie Lavorel

Participant.e
11:00 - 11:30 | 30 minutes

L’année 2015 marque le centenaire du génocide arménien. Tant en Arménie que dans les pays de la diaspora, des activités ont été réalisées afin de partager une histoire mal connue, de rendre hommage aux victimes des déportations et des massacres ainsi de faire valoir les revendications pour la reconnaissance mondiale des faits génocidaires.   Au Québec et, plus particulièrement à Montréal, deux projets d’exposition et de médiation furent, entre autres, réalisés. La première expositi...

11:00 - 11:30 | 30 minutes

La réinterprétation du patrimoine au musée est un processus continu. Quand il s’agit du patrimoine qui provoque l'affect et l'émotion soit dans un contexte postcolonial ou d’après-guerre, les défis de préservation, de valorisation et d'interprétation sont multiples. Plusieurs facteurs déterminent le traitement de ce patrimoine comme la proximité temporelle du conflit, les enjeux politiques du moment, la réactualisation contemporaine de certains évènements, objets ou personnages ainsi que l...

Nada Guzin Lukic

Participant.e
11:00 - 11:30 | 30 minutes

Le fait d'immigrer engage les individus, les familles et les groupes dans un processus de délestage et de recomposition identitaires. Comme l'a bien démontré Marie-Blanche Fourcade dans son ouvrage Habiter l'Arménie au Québec. Ethnographie d’un patrimoine en diaspora (2011), le patrimoine joue un rôle important dans ce chemin parsemé d’embuches.   Mais de quel patrimoine s'agit-il ? Loin de s'attacher aux artefacts témoignant de leur histoire d'arrivée et d'intégration, que valoris...

11:00 - 11:30 | 30 minutes

Un survol du paysage muséal global depuis les années 1980 mène au constat qu’un nombre croissant d’institutions culturelles muséalise les événements historiques violents et traumatisants du XXe et maintenant du XXIe siècle et ce, selon différents discours, expographies, ainsi que modes de subjectivité et réflexivité. Si ce phénomène de musée-mémorial est bien ancré dans le paysage muséal, un phénomène encore plus récent est celui d’intégrer une perspective de justice sociale au sein de ces...

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