13.30 La « pomme de terre qui fait pleurer les belles filles », un emblème de l’héritage bioculturel des populations paysannes andines
Mon statut pour la session
Quoi:
Paper
Quand:
11:00, Samedi 4 Juin 2016
(30 minutes)
Où:
UQAM, pavillon J.-A. De Sève (DS)
- DS-1520
Kachun waqachi est le nom d’une variété de pomme de terre native des Andes du Sud du Pérou. Elle doit son nom à sa morphologie particulière, avec des yeux profondément enfoncés dans des replis arrondis. La peler est un défi que les jeunes filles des communautés des hauteurs de Pisac (Cusco, Pérou) se devaient de relever pour montrer qu’elles étaient prêtes pour le mariage. Une tâche bien difficile… Si ce rituel a désormais disparu, la variété est toujours présente. Et dans le Parc de la pomme de terre créé à Pisac, la kachun waqachi est devenue une star. Des 1250 variétés conservées in-situ, c’est celle qui revient le plus. Elle est systématiquement exposée devant les touristes ou dans les foires. Et lors du papa watay, un grand festival organisé pour la journée péruvienne de la pomme de terre, un concours d’épluchage de kachun waqachi est organisé. Cet évènement permet de parler de la « coutume » et de la transmettre aux nouvelles générations selon des modalités inédites. Dans cette intervention, je propose d’analyser le processus de patrimonialisation dont fait l’objet cette variété, lequel est marqué par la transformation d’un rituel domestique en concours. Il sera question de rendre compte des logiques locales et de l’influence des politiques globales de conservation de l’agrobiodiversité d’une part, et du tourisme d’autre part.