16.00 Dire le génocide arménien dans un espace muséalisé : quelques enjeux de la patrimonialisation du sensible
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L’année 2015 marque le centenaire du génocide arménien. Tant en Arménie que dans les pays de la diaspora, des activités ont été réalisées afin de partager une histoire mal connue, de rendre hommage aux victimes des déportations et des massacres ainsi de faire valoir les revendications pour la reconnaissance mondiale des faits génocidaires.
Au Québec et, plus particulièrement à Montréal, deux projets d’exposition et de médiation furent, entre autres, réalisés. La première exposition, installée pour trois mois (décembre 2015 à février 2016) au Centre commémoratif de l’Holocauste de Montréal, met en valeur le roman historique est « Les 40 jours du Musa Dagh » de Franz Werfel. Cet ouvrage, un incontournable dans la culture arménienne, relate un épisode de la résistance arménienne dans le Sandjak d’Alexandrette à l’été 1915. La deuxième exposition, cette fois-ci numérique, s’inscrit dans le processus de collecte d’objets survivants du génocide menée tout au long de l’année 2015 auprès de la communauté arménienne de Montréal.
Bien que fort différentes, ces deux expositions et le travail de préparation qu’elles demandent, nous invitent à poser une réflexion transversale sur les représentations de « l’irreprésentable » et sur les stratégies de médiation dans l’espace public. Comment le génocide doit-il être dit ? Quelles sont les interactions entre le politique, l’histoire et le sensible ? Comment l’institution doit-elle se positionner dans ce travail de transmission ? Après avoir rappelé les grandes lignes des deux projets, nous évoquerons les points d’achoppement qui ont caractérisé le processus de valorisation et, par la même, provoqué la mise en lumière de quelques enjeux de patrimonialisation du sensible.