Ayant gagné en reconnaissance depuis les dernières décennies, le patrimoine industriel est de nos jours un objet qui attire de plus en plus l’attention de l’industrie du tourisme. En France, 20 millions de touristes visitent chaque année un total de 1400 entreprises, musées du patrimoine industriel ou sites industriels (Bianchini, 2008), tandis qu’en Grande-Bretagne le tourisme lié au patrimoine industriel génère des recettes de 2,5 milliards d'EUR (Heritage Lottery Fund et VisitBritain, 2010). Cette récente popularité pour un patrimoine auparavant malaimé motive le développement de routes et de réseaux touristiques permettant la mise en valeur de sites industriels anciens et en fonction. Surtout présent en Europe, ce type de routes et de réseaux demeurent encore à être développés au Québec, quoique plusieurs municipalités et régions mettent déjà en valeur leur passé industriel afin d’attirer les visiteurs et les touristes. Consciente du potentiel que portent ces routes et réseaux en matière de diffusion, d’interprétation et de mise en valeur d’un patrimoine plutôt méconnu au Québec, l’Association québécoise pour le patrimoine industriel (AQPI) a présentement comme projet de développer de nouveaux parcours culturels et d’initier la mise en place de nouvelles expériences de découverte du patrimoine industriel. Bien que ce projet en soit à ces premiers balbutiements, la route à tracer semble prometteuse. Mais avant de suivre au fil de cette communication, cette route, un bref survol du patrimoine industriel au Québec s’impose. Une fois ce survol présenté par Alain Gelly, Michelle Bélanger traitera de la question du tourisme industriel dans la province.