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Ateliers 1 - B

Quoi:
Workshop
Quand:
11:30 AM, Lundi 24 Juin 2019 (1 heure 30 minutes)
Où:
Université de Neuchâtel - RN08
Comment:
Président de séance : Marc-Henry Soulet

Discutant: Cornelia Hummel 


1.Germaine Engama - Université Yaoundé I (Cameroun)

Titre :Collecter les données en langues nationales et traduire les verbatims en français : des obstacles épistémologiques majeurs

Résumé : Le Cameroun, Afrique en miniature, compte plus de 200 ethnies qui ont toutes une langue nationale, c’est-à-dire une langue autre que le français et l’anglais qui sont les deux langues officielles au Cameroun. La collecte des données, aussi bien dans les zones rurales que dans celles urbaines se fait parfois en langues nationales, lorsque les interviewés ne comprennent pas et ne parlent pas les langues officielles.

En effet, le taux net de scolarisation dans le cycle primaire au Cameroun est de 75,5% ; le taux net de scolarisation dans l’enseignement secondaire est de 30,8%, soit 26,6% pour le secondaire 1er cycle et 11,3% pour le secondaire 2nd cycle ; le taux brut de scolarisation dans l’enseignement supérieur est de 10,7%. (Bucrep, 2015). Ces chiffres indiquent la réalité selon laquelle de nombreux Camerounais ne s’expriment pas et ne comprennent pas correctement le français ou l’anglais. Les chercheurs sont donc contraints de mobiliser les langues nationales dans leur phase de collecte des données, surtout lorsqu’il s’agit des personnes âgées, c’est-à-dire des personnes dont les probabilités de s’insérer dans le système éducatif étaient encore faibles lorsqu’elles étaient jeunes.

Il se dresse donc devant le chercheur plusieurs obstacles épistémologiques tant au moment de la collecte des données qu’au moment de l’écriture et de la restitution.

D’abord, au moment de la collecte des données. Nous avons été à chaque fois contrainte de mobiliser un interprète. Il se posait le problème de la restitution fidèles de nos propos à nos interviewés et ensuite la restitution fidèle des propos de ceux-ci par nos interprète. Il y avait donc une double traduction qui, fort logiquement, dans certains cas introduisait des biais pour ce qui est de la qualité des informations recueillies sur le terrain.

Ensuite, au moment de l’analyse des données. Nos interviewés, pour certains s’exprimaient, en mobilisant une langue soutenue souvent accompagnée de proverbes et de figures de style puisées dans la mythologie et les traditions négro-africaines difficiles à pénétrer.

Nous accompagnerons notre communication des exemples pertinents.


2.Safia Hachimi - Université Hassan II (Maroc)

Titre :Traduire l’oral spontané dans un Maroc plurilingue : quels obstacles pour le chercheur en sciences sociales?

Résumé :Plusieurs langues et variétés linguistiques coexistent actuellement au Maroc, ce qui lui confère le statut d’État plurilingue. En effet, les marocains se trouvent confrontés à plusieurs langues : la langue maternelle, qui peut être l’arabe dialectal « darija » avec ses différents parlers, ou l’amazighe avec ses trois variétés (Le tarifit, le tamazight, le tachelhit) ou encore les langues étrangères coloniales ; principalement le français, dans le cas d’enfants de couples mixtes et l’espagnol présent, en minorité, dans les zones frontalières du Nord et dans le Sud.

Il y a ensuite les langues de l’enseignement qui sont l’arabe standard et le français qui est, jusqu’à nos jours, la langue d’enseignement des matières scientifiques à l’université. Depuis quelques années, l’anglais s’est imposé dans le domaine de la formation, de la technologie, de l’économie et des affaires ; d'où la complexité du champ éducatif marocain dans sa composante linguistique.

Dans ce contexte, le chercheur en sciences sociales amené à effectuer une recherche qualitative dans une région du Maroc dont il ne maîtrise par le langage se trouve dans une situation de difficulté voire même de blocage. Comment pourrait-il communiquer avec les enquêtés ? Aurait-il besoin d’un interprète ? Comment arriverait-il à conserver le sens des propos recueillis après une double traduction : celle de l’interprète en « darija » puis celle du chercheur en français, en arabe classique ou en anglais pour l’analyse et la rédaction ?

Le résultat de telles opérations : un oral scripturalisé avec beaucoup d’omissions et une restitution infidèle des propos ce qui affecte en grande partie la crédibilité de la recherche et l’atteinte des objectifs.

Notre exposé sera axé sur ces questions que nous allons illustrer à travers des exemples d’une expérience personnelle au Nord du Maroc.

Modérateur.rice
Université de Genève
Professeure associée
Participant.e
Université de Yaoundé 1-Cameroun
Participant.e
Université Hassan 2 Maroc
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