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Atelier 1 - A

Mon statut pour la session

Quoi:
Workshop
Quand:
2:00 PM, Lundi 18 Juin 2018 (1 heure 30 minutes)
Où:
Présidente de séance : Fatima Ait Ben Lmadani (Université Mohammed V, Maroc)

Discutant : Paul Sabourin (UdeM)


1. Mobio Aubin Jacob - Université Felix Houphouët Boigny

Titre : Processus de production de connaissance entre médiation familiale et médiation institutionnelle

Résumé : En Côte d’Ivoire, l’attiéké une semoule de manioc cuite à la vapeur d’apparence agglomérée, obtenu à partir de racines fraîches de manioc représente le premier plat cuisiné vendu dans les zones urbaines. Pourtant sa production demeure encore essentiellement informelle et artisanale, ce qui pourrait affecter la qualité hygiénique du produit et l’environnement. La sécurité sanitaire de l’attiéké produit dans ces conditions ainsi que l’impact de ces activités sur l’environnement sont de plus en plus débattus. Pour faire face à ces manquements, l’État de Côte d’Ivoire a initié, l’installation d’unités semi-industrielles dans quatre villages autour d’Abidjan pour contribuer à la sécurité alimentaire et lutter contre la pauvreté. Cette innovation présente de nombreux avantages sociaux, économiques et environnementaux. Pour soutenir ces unités et permettre leur pérennité, les productrices ont bénéficié de formation en gestion de coopérative et en comptabilité simplifiée. Aussi ont-elles bénéficié dans chaque unité d’un fond de roulement de cinq millions de Francs CFA (5 000 000 CFA soit 7622,45 Euro) et d’autres matériels de production (sceaux, bassines, balances…).
Cependant, le constat sur le terrain est que sur une période moyenne deux années de fonctionnement, la quasi-totalité des productrices ont abandonné les unités semi-industrielles pour retourner à la production artisanale avec un taux de retour de 80,88%. Sur les quatre unités mises sur pied depuis 2014, une seule reste à ce jour fonctionnelle mais à temps partiel (35% de taux de retour).
Pour comprendre cette situation, l’étude vise principalement à identifier les causes de cette résistance sociale à l’innovation ainsi que leurs implications. Face aux hésitations de certains acteurs à participer à l’étude, deux types de médiations ont été mobilisées : une médiation familiale et une médiation institutionnelle. La première médiation a mobilisé le réseau familial pour entrer en contact avec des acteurs impliqués dans le fonctionnement de ces unités qui au départ avaient marqué leur désaccord pour participer à l’étude. Quant à la seconde, non seulement elle a facilité le contact avec des autorités locales qui au départ ne voulaient pas participer à l’étude, mais aussi a permis à des institutions à réviser de départ qui était de ne pas participer à l’étude. C’est ainsi que nous avions pu avoir des entretiens avec tous les acteurs qu’on devait enquêter.
L’analyse des données a montré que la non adoption de cette innovation par les productrices d’attiéké du district d’Abidjan est liée à la distance sociale entre les objectifs de la production semi-industrielle et ceux de la production artisanale prônée par les villages. En effet, le mode de production proposé par l’innovation remettait en cause l’idéologie de mise au travail existant, remettait les normes locales de qualité de l’attiéké, disqualifiait certains acteurs clés de la production artisanale. Aussi il y a la tentative de contrôle de l’activité par les instances



2. Bioul Pierre - Université Libre de Bruxelles (ULB)

Titre :  Les mutations des identités professionnelles des travailleurs sociaux : une approche psycho-historique.

Résumé : Depuis les œuvres de charité jusqu’à une professionnalisation du métier, le travail social a connu une évolution. Cette évolution se caractérise par une modification des fonctions et valeurs portées par les travailleurs et les politiques liées au métier (Roger, Lhotel, & Kratz, 2005).

Ainsi, de plus en plus une fonction de contrôle est assignée aux travailleurs sociaux. Cette fonction, remplaçant celle de l’aide, ne s’inscrit pas toujours dans les perceptions du rôle endossé par les professionnels de ce métier. Cela introduit, depuis quelques années (Flament, 2003), la question de la dissonance auprès des travailleurs.

Contrairement à l’image stéréotypée enfermant le métier du social dans une définition unique, les modifications historiques et sociales engendrent une multiplicité d’identités professionnelles. En effet, la confrontation du métier au réel du terrain vient modifier les représentations sociales et individuelles de sorte à créer une pluralité de définitions du métier et des fonctions qui lui sont attribuées.

Il sera ici question de comprendre ces différentes perceptions des identités du métier par une approche qualitative.

Plusieurs focus-group ont été dirigés (Kitzinger, Markova, & Kalampalikis, 2004). Ceux-ci étaient composés de professionnels de différents secteurs du métier social. Le but est de dégager les représentations sociales liées à chaque métier et parcours professionnel rencontrés. Cette méthode qualitative a permis de mettre en lumière plusieurs réalités professionnelles tant singulières que collectives. 

L’analyse effectuée s’est centrée sur l’approche thématique proposée Bardin (1998). Elle a mis en évidence un rapport particulier entre l’identité professionnelle et plusieurs variables définies initialement tel que l’ancienneté, le statut ou encore la fonction des travailleurs.

Enfin, une certaine convergence permet la mise en œuvre d’une typologie des professions du métier social.

Malgré la pertinence des résultats obtenus par l’application de cette méthode, il est à remarquer que la spécificité de notre population, ses développements et ses différences dans les représentations des identités professionnelles n’est pas généralisable. Néanmoins, d’autres études tant quantitatives que qualitatives peuvent être envisagées à l’avenir.

Références

Bardin, L. (1998). L’analyse de contenu (9e éd.). Paris: PUF. 

Flament, C. (2003). Les valeurs du travail, la psychologie des représentations sociales comme observatoire d'un changement historique. In Exclusion sociale, insertion et prévention (pp. 115-126): Erès.

Kitzinger, J., Markova, I., & Kalampalikis, N. (2004). Qu'est-ce que les focus groups? Bulletin de psychologie, 57, 237-244. 

Roger, B., Lhotel, H., & Kratz, R. (2005). Problèmes et enjeux dans l'évolution des métiers du travail social. 217-231. 


Paul Sabourin

Modérateur.rice

Pierre Bioul

Participant.e

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