Atelier 2 - B
Mon statut pour la session
Discutant : Jean-Alain Goudiaby (Université Assane SECK de Ziguinchor, Sénégal)
1. Schoelen Leonie - Université Johannes Gutenberg de Mayence/Université Paris Descartes en France
Titre : Entre nationalisation et internationalisation ? Perceptions des acteurs universitaires sur l’impact des réformes de l’enseignement supérieur en Algérie - expériences de la première phase « en terrain »
Résumé : La communication propose une réflexion sur le processus de la collecte des données empiriques par entretien - y inclus des conversations informelles - avec les expert-e-s, des académiciens et acteurs dans le milieu universitaire en Algérie entre janvier et mai 2018 en prenant en compte le rôle de la chercheuse. Comme état des lieux et travaux en cours après environ la moitié du doctorat, les étapes suivies seront analysées ainsi que les décisions prises et le développement de la concentration de la thématique de la recherche basée sur un pré-test. La doctorante, elle-même dépendante du déroulement favorable des démarches administratifs, notamment l’obtention du visa, et des contacts pour être introduite au terrain sensible et politisé, considéra sa situation particulière en tant qu’extérieure. L’intégration du cadre théorique dans le guide d’entretien selon les quatre fonctions de l’université développées par Manuel Castells, l’idéologie, la sélection des élites, la recherche, et la formation de la bureaucratie est abordée aussi.
2. Ndami Chantal - Université Paris 7 Diderot
Titre : La production de la connaissance sur le travail des femmes en agriculture à l’époque coloniale: Entre représentations coloniales et expériences des femmes
Résumé : Les chercheur(e)s qui s’intéressent à l’histoire contemporaine des femmes et du genre en Afrique sont confronté(e)s à un problème majeur : celui des sources. Les archives coloniales reflètent la réalité d’une société coloniale où les femmes sont en général perçues sous le seul prisme de leur rôle reproductif. Pour ce qui concerne le travail agricole des femmes, ces représentations sont biaisées par une approche qui considère le travail de production agricole comme essentiellement masculin. L’exploitation des archives coloniales sur les questions d’agriculture au Cameroun donne ainsi une image assez éloignée de la réalité des sociétés où ce travail est au contraire une entreprise d’abord féminine liée à la fonction reproductive des femmes. C’est que la colonisation n’a voulu retenir que le rôle de reproduction des femmes, niant ainsi et dévalorisant leur apport dans l’équilibre de leurs sociétés.
Cette communication analyse la manière donc la politique agricole coloniale, élaborée dans une perspective exclusivement androcentriste s’est heurtée à la résistance acharnée des agricultrices qui cherchaient à faire reconnaître leurs prérogatives en matière de gestion des ressources productives, en particulier la terre. Les formes de cette résistance en l’absence des sources administratives écrites, ne peuvent être documentées qu’à travers la parole des concernées. Le recueil de cette parole et leur analyse est de ce fait un enjeu important pour la connaissance dans le champ de l’histoire des femmes en agriculture au Cameroun.