Atelier 5 - A
Mon statut pour la session
Discutant : André Tremblay (UOttawa)
1. Beauregard Jean-Philippe - Université Laval
Titre : Testing à l’intersection de l’ethnicité et du genre : restituer l’observation empirique de la discrimination à l’embauche à Québec
Résumé : Inscrite dans une tradition remontant aux années 1960 (Riach et Rich 2002), notre étude est menée dans la région de la ville de Québec. Elle combine l’approche intersectionnelle (Collins et Bilge 2016) et le testing scientifique (Calvès 2007) pour étudier la discrimination à l’embauche des « minorités racisées » (Eid et coll. 2012). Au-delà de la mise en œuvre dissimulée et l’inévitable transgression de principes propres à la recherche en sciences sociales, cette méthode permet de mesurer l’ampleur de la discrimination au stade initial du processus d’embauche.
Selon les résultats du prétest mené en 2017, les candidats d’origine maghrébine ont reçu deux fois moins d’invitation à l’entretien que le candidat de référence. D’après la collecte de données présentement en cours et portant sur trois minorités, la discrimination se dessine selon une hiérarchie ethnique et le genre des candidats étudiés. En effet, alors que le candidat masculin d’origine africaine reçoit en moyenne trois fois moins d’appel que le candidat de référence, la candidate d’origine latino-américaine jouit au contraire d’une popularité insoupçonnée.
Dans ce type de recherche, la restitution des résultats ne manque pas de soulever plusieurs enjeux éthiques (Pager 2007, Zschirnt 2016) et questions relatives au rôle du « chercheur-médiateur » dans la production des connaissances et la participation au débat public. Pour poursuivre l’analyse de cette problématique, nous mènerons des entrevues post testing avec des employeurs.
2. Houdelinckx Alizé - Université de Montréal
Titre : Les rapports au travail, à l’emploi et aux âges de la vie : questions autour de l’hétérogénéité des définitions
Résumé : Que ce soit à travers les différences d’origines sociales (Delay, 2008), de niveau de diplomation (CEREQ, 2010), d’âges ou de générations (Van de Velde, 2008), ou encore d’origine géographique (Loriol 2017), force est de constater que les rapports à la vie professionnelle sont aussi diversifiés que l’hétérogénéité des parcours des jeunes adultes. La transition des études à l’emploi apparaît dans ce contexte comme une période de tensions. Entre les aspects structurels d’adaptation au cadre juridico-politique de l’emploi et les constructions individuelles qui questionnent l’idéal professionnel à travers les rapports à la vie professionnelle, s’invitent également des rapports à la jeunesse et à l’âge adulte. L’entrée sur le marché du travail soulève également la responsabilité, l’indépendance économique, ou plus généralement l’émancipation individuelle et professionnelle comme consécration de l’investissement scolaire (Vultur, 2012).
Utilisant les résultats de notre enquête longitudinale sur l’entrée sur le marché du travail des jeunes adultes diplomés à Montréal (Houdelinckx, 2018), cette communication s’intéresse aux définitions du travail et de l’emploi. Nous verrons les différents discours émis par les enquêtés et les sociologues, afin de proposer des pistes de réflexion sur l’influence réciproque des termes emploi et travail.