Territorialisation, Communs et Buen-Vivir : bases d’un modèle subversif de développement? / Territorialization, Commons and Buen-Vivir: Bases for a Subversive Model of Development?
Mon statut pour la session
Séance bilingue / Bilingual Session
Titre : Territorialisation, Communs et Buen-Vivir : bases d’un modèle subversif de développement? / Territorialization, Commons and Buen-Vivir: Bases for a Subversive Model of Development?
Président et organisateur de la séance : Juan-Luis Klein, Professeur au département de géographie, UQAM
En continuité avec des travaux réalisés de façon conjointe par les participants à cette séance et son organisateur, le thème qui sera analysé est celui des transitions sociétales et écologiques proposées par les nouveaux modèles d’action en développement territorial. Les quatre intervenants dans cette séance s’interrogeront sur les conditions nécessaires pour que le développement territorial produise de la valeur pour l’ensemble des parties prenantes au sein des expériences territoriales et contribue au développement de l’ensemble de la société, dans une perspective multi scalaire et intersectorielle. La vision du développement territorial qui sera développée dans cette séance prend appui sur la capacité collective des acteurs locaux de mettre en place les jalons d’un modèle social plus équitable et démocratique que celui qui domine actuellement dans nos collectivités. Nous nous interrogerons sur le potentiel des expériences en cours de générer des approches subversives par rapport au modèle dominant dans nos sociétés.
In continuity with the work carried out jointly by the speakers in this session and its organizer, the theme that will be analyzed is that of the societal and ecological transitions proposed by the new models of action in territorial development. The four speakers will address the conditions necessary for territorial development to produce value for all stakeholders within space-based experiences and contribute to the development of society as a whole, in a multiscale and intersectoral perspective. The vision of territorial development that will be developed in this session is based on the collective capacity of local actors to set the stage for a more equitable and democratic social model than the one that is currently dominating in our communities. We will question the potential of current experiments to generate subversive approaches to the dominant model in our societies.
Conférenciers / Speakers – Résumés / Abstracts:
Transforming our development model: between subversive advances and theoretical contributions
Jean-Marc Fontan, Professor, Department of Sociology, Co-Director of the Canadian Research Partnership Network on Philanthropy
Our presentation is part of a neo-developmentalist posture. First, we will situate the meaning and scope of such a posture. This will allow us to establish a strong link between this posture and the paradigms of degrowth and convivialism. These links are essentially based on the deconstruction operated by these paradigms vis-à-vis the injunction to developmentalism promoted by the economic elites of the major Western powers in the aftermath of the Second World War. In a second step, these links will be enhanced by the advances proposed by the epistemology of Buen Vivir combined with the paradigm of the Common. In the third part, we will indicate how the neo-developmentalist proposal is fundamentally subversive. We will review the key elements of the subvertivism mentioned and present a grid for reading a new development model, which will be associated with a new civilisational framework that we call the episteme of the Awakening.
Une gestion alternative de l’eau : du bien privé au bien commun
Bernard Pecqueur
Professeur émérite, Laboratoire PACTE, université Grenoble Alpes (France)
L’accélération des phénomènes de réchauffement climatique implique des conséquences importantes sur les ressources naturelles dont disposent les humains. En bonne place dans les inquiétudes contemporaines, on trouve la question de l’accès inégal à l’eau. Les alertes et les mises en garde se multiplient en même temps que l’accélération spectaculaire des effets annoncés du réchauffement climatique. La ressource en eau revêt des caractéristiques qui lui sont propre et nécessite une approche spécifique. Du point de vue économique, l’accès à l’eau peut être considéré comme un bien privéqui appartient à son propriétaire, ou comme un bien public qui appartient à tous le monde, ou bien encore, un bien commun qui n’appartient à personne. On trouve les trois cas de figure avec pour chacun d’eux un mode de gestion particulier. La communication vise à analyser le processus de construction d’un « territoire de l’eau ».
La reterritorialisation des systèmes alimentaires : une option pour le développement territorial?
Mélanie Doyon, Département de géographie, UQAM
La modernisation agricole qui s’est amorcée à partir du milieu du siècle passé a mené à une perte d’ancrage territorial du système alimentaire, induisant d’importantes conséquences sociales et environnementales. Au cours des dernières décennies toutefois, nombre d’initiatives locales, portées par divers acteurs, notamment des citoyens, des producteurs et des associations, se sont mises en place et ont fait émerger de nouveaux dispositifs, équipements, services et organisations. Ces initiatives contribuent à une reconnexion entre la production agricole, l’alimentation et les territoires, et participent à l’économie locale, mais également à l’affirmation des identités territoriales et à la création d’espaces de sociabilité et de solidarité. Si ces initiatives alimentaires n’occupent actuellement qu’une infime place dans le système alimentaire, certains acteurs publics s’engagent désormais, à travers des dispositifs de planification (PDZA et PDCN), des politiques d’approvisionnement (CPE, CHSLD) et des appuis financiers ou autres, favorisant leur pérennisation ainsi que le bien-être collectif.
Adaptation of a traditional mode of production and climate change: avenues for transition?
Marco Alberio, Professor, Department of Sociology, Alma Mater Studiorum – Università di Bologna
Moving from the specific case of the Northern shrimp fishery we will focus on social innovation as a fundamental element in the territorial development process to respond to the global challenges and problems (social, economic and environmental) produced within the model defined as the Canadian 'resource regime'. Attempts to respond to these problems can create spaces of resilience, capable of contributing, albeit in a differentiated and often fragmented manner, to the structuring of practices capable, in the long run, of reshaping, at least in part, the current model. Moreover, after years of territorial development strategies, mainly driven by economic growth, maximising the exploitation of both natural and human factors, the world of research and politics, and to a lesser and variable extent businesses, are increasingly focusing on a convergence between social, economic and environmental objectives within territorial development, in a frame that aims to be increasingly integrated. In this presentation, we will focus on the local experiences of a variety of actors operating in the northern shrimp fishery (in particular, within the First Nations communities of eastern Quebec,), and who attempt to respond in various ways to the climate and environmental crisis by acting directly on the community, economic and territorial development model. In particular, we will try to answer to the following questions: how these First Nations that fish this declining species are coping with the challenges caused by global and climate change? What kinds of adaptations do their specific organisational practices allow (cooperative form and community risk-sharing, profit distribution, etc.)? Is there potential for application also to non-native fishing organisations (captains-owners)? And if so, with what limitations?