Atelier 8 - B
Discutante : Loes Knaapen (Université d’Ottawa)
1. Yasmine Chemrouk - Université de Strasbourg
Titre : Transformation du clinicien en chercheur : de l’observation à la mise en place des savoirs.
Résumé : Psychologue clinicienne exerçant en onco-hématologie, le processus de recherche s’avère fondamental dans ma pratique. Notre recherche s’intéresse aux patients atteints de leucémie aigüe. Tous les acteurs du soin, y compris les proches sont étudiés.
La spécificité du clinicien est d’être à la fois extérieur à l’équipe de soin et en méta-position. Il peut ainsi observer la prise en charge soignante de ces patients qui sont soumis à l’enfermement dans une unité protégée en raison des risques infectieux. Dans ce microcosme, les relations sociales sont hiérarchisées et normées. Le psychologue, au croisement des espaces thérapeutiques, est le seul à pouvoir jouer le rôle de médiateur de toutes les subjectivités soignants/ soignés/ proches qui sont croisées dans ce contexte.
Le changement de posture du psychologue, de clinicien à chercheur peut être un biais mais aussi facilitateur de la recherche. La méthodologie de la théorisation ancrée limite ce biais tout en abordant les représentations de la totalité des interlocuteurs. Les hypothèses de travail sont diversifiées, théorisées et bien plus créatives que dans la traditionnelle méthode pseudo-expérimentale.
Actuellement nous effectuons le recueil des données que nous comparons à la théorie. Notre communication propose de montrer en quoi la mise en exergue des différentes subjectivités peut permettre la création d’un savoir collectif.
2. Wafaa Ziti - Université Hassan II Casablanca
Titre : Le chercheur, un médiateur engagé, ou un passeur de frontières culturelles et sociales.
Résumé : Le chercheur en sociologie à part qu’il est un transcripteur de la parole des interviewé(e)s, tout en mettant en lumières des situations qu’il donne à voir et à connaître par le biais de la traduction et la médiation lors du déplacement d’une manière directe avec les acteurs et les actrices auteurs de la parole, il ne peut être qu’engagé pour analyser l’action sociale et culturelle. Ce qui l’oblige à adopter une démarche précise et faire un choix des objets qui vont le rapprocher de la réalité et le faire réfléchir pour une meilleure connaissance des représentations culturelles.
Cet engagement de pensée prolonge l’effort de connaissance en faveur d’une ambition de transformation sociale dès lors qu’il s’agit des inégalités sociales ou de traitement. Pour cela, le chercheur commence par aider à y voir plus clair tout en créant un processus pour que les personnes impliquées puissent observer et interpréter leur réalité.