Planetary displacement
My Session Status
1) AI Ecosystems of Displacement
Alessandra Renzi, Associate Professor Department of Communication Studies Concordia University
Montreal, QC has become Canada’s largest AI center, with tech giants as well as start-ups opening new offices in the city, the development of a federal AI supercluster, many R&D institutes and campuses, as well as considerable federal, provincial and municipal investment. The most prominent brains behind these efforts promote the notion of an ecosystem instead of that of an AI cluster. In their use, an AI ecosystem builds ties and connections among industries, sectors and governance rather than simply promote the specific attributes of a given cluster or hub. This paper discusses the trickle-down effect of AI policy on Montreal’s neighborhoods adjacent to the AI industry headquarters. We ask how policy frameworks that rely on international innovation and management studies, and that are then adopted by transnational institutions like the UNESCO (2020), increase social inequalities that exceed AI bias. The paper examines the discourses and infrastructure of the Montreal’s AI ecosystem in relation to what Sara Safransky (2020) calls the “geographies of algorithmic violence” of racial capitalism. Data for this analysis was collected through two case studies: a policy review and a community-led participatory action research project on digital divides and gentrification in Parc Extension, a neighborhoods adjacent to the AI industry headquarters. These case studies highlight how less obvious AI infrastructure impacts vulnerable groups and neighbourhoods. At the same time, they point to some of the AI ecosystem’s constituting components and processes of consolidation that movements resisting tech-led displacement could tackle.
2) Conflits touristes-habitants et déplacement résidentiel à la médina de Marrakech : l’émergence d’une résistance silencieuse anti-gentrification.
Aba SADKI, Organisme d’attache : Laboratoire TRAMES, département de géographie, Doctorant Université de Montréal.
La présente communication s’appuie sur un chapitre de ma thèse de doctorat sur les conflits de voisinage en contexte de la gentrification touristique à la médina de Marrakech (Maroc). La ruée des touristes-résidents occidentaux depuis le début des années 1990 pour l’achat et la reconversion des maisons anciennes dans cette ville inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO est à l’origine des reconfigurations sociales et urbaines inédites. Sans nier les nombreux impacts positifs de ce phénomène sur l’amélioration des conditions de vie des habitants, les changements des pratiques de l’espace, des modes de vie et des imaginaires qui s’y associent sont à l’origine des conflits de voisinage qui conduisent bon nombre d’habitants à quitter les quartiers historiques centraux. Perçu comme un processus de déracinement « un-homing » (Atkinson, 2015), le déplacement résidentiel s’opère à travers des mécanismes financiers, économiques, spatiaux et socioculturels et conduit à priver certains habitants du « droit d'habiter » (Elliott-Cooper et al., 2020).
Le discours des habitants de la médina de Marrakech met en évidence des facteurs socioculturels et symboliques des conflits de voisinage avec les étrangers liés à une visibilité de plus en plus forte de ces derniers perçus comme des néo-colonisateurs pour certains et des protégés du système par d’autres. En l’absence des stratégies formelles et structurées de résistance contre les déplacements et les évictions, les habitants expriment un malaise culturel et social face à ces pratiques encouragées par l’Etat par des rumeurs et des plaintes de voisinage. Si les déplacements résidentiels s’opèrent par des mécanismes du marché immobilier, la dépréciation de la valeur de la ville ancienne chez les jeunes générations en particulier, des problèmes de l’héritage, l’aspiration des habitants pour des perspectives de vie meilleure en dehors de la ville ancienne, ma communication s’intéresse aux départs des habitants liés aux conflits de voisinage (reconversion des maisons, développement commercial, pressions morales, violation des valeurs socioculturelles) plus importants ente voisins étrangers et locaux. L’analyse des préjudices sur le champs socioculturel associés aux usages nouveaux de l’espace et à la reconversion des maisons par des étrangers montre que les rumeurs autour de la visibilité des occidentaux et leur supériorité socioéconomique sur les habitants ainsi que les plaintes de voisinage portées par les habitants à leur encontre incarnent des formes de résistance anti-gentrification silencieuse.
3) Transnational Displacement. Havana’s Gentrification-Migration Nexus
Violaine Jolivet professeure agrégée Géographie Université de Montréal, Membre du CRACH
This presentation addresses the two processes of market making and transnationalization in Havana through the lens of gentrification theory. Using a case study situated between Global South and East, this paper looks more closely at transnational families and migrants as agents of gentrification in Havana, analyzing how they create and exploit the rent-gap. Returning to the central ideas of ‘highest and best use’ and ‘circulations’ in N. Smith’s rent-gap theory, I analyze how increased transnational mobility has affected the commodification and potential use of housing in Havana. Based on interviews with transnational owners who purchased housing to upgrade and convert into an Airbnb, this article shows how the “highest and best use” of a property is evaluated from elsewhere. It also demonstrates the complexities of transnational gentrification in a southern socialist city and insists on the need to understand more broadly the gentrification-migration nexus, showing that gentrification-induced displacement in Havana can’t be disconnected from the migratory context.
4) Marché locatif sur les stéroïdes : L’impact d’Airbnb au Québec
Martin Blanchard (Co-porte-parole du RCLALQ et membre du CRACH), Yannick Baumann (Doctorant, Université de Montréal, Département de géographie – CRACH & PEAMP),
L’entrée en vigueur du projet de loi 67 au printemps 2023 visant à permettre aux propriétaires de louer à court terme de leur résidence principale sans qu’une municipalité puisse l'empêcher inquiète plusieurs groupes de défense des droits des locataires au Québec. D’une part, cette loi devrait permettre à Airbnb d’opérer un retour en force au Québec après un hiatus marqué par la pandémie de la COVID-19. D’autre part, il est attendu qu’elle réduise la capacité de toutes les municipalités québécoises à réguler la présence de la compagnie sur son territoire. Cette situation est d’autant plus préoccupante que l’actuelle crise du logement ne se limite pas aux centres urbains de la province, mais s’étend dorénavant aux plus petites municipalités de la province (RCLALQ, 2022).
La présente communication réalisée en collaboration avec le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) vise à dresser un portrait du taux de pénétration d’Airbnb au Québec. Ce travail se fonde sur trois sources de données complémentaires. Dans un premier temps, une revue de presse, de la littérature grise et de la littérature scientifique est mobilisée pour contextualiser la présence d’Airbnb au Québec et comprendre par quels moyens le géant américain s’y est implanté. Dans un deuxième temps, une analyse de différentes données relatives au logement (ex : Airbnb, marché locatif privé, recensement) nous permet de rendre compte de l’emprise spatiale de la plateforme de location. Nous nous intéressons, par exemple, au nouveau rôle d’Airbnb en tant que plateforme de location à moyen et/ou long terme ainsi qu’à son impact dans les espaces de “villégiature” du Québec; des phénomènes confirmés par notre expérience de terrain et observés par d’autres à Toronto (Arsenych, 2023) et en Australie (Gurran, Zhang et Shrestha, 2020) respectivement. Dans un troisième temps, le travail de terrain du RCLALQ nous permet d’élargir et de la valider les données préalablement analysées.
Finalement, nous croyons que cette communication se pose comme une occasion de décloisonner la recherche québécoise sur Airbnb. En effet, si les études sur l’impact d’Airbnb à Montréal abondent (Kerrigan et Wachsmuth, 2020), celles qui s’intéressent aux différents espaces et différentes réalités qui composent le territoire québécois hors des grands centres se font plus rares. En s’intéressant à ces espaces et ces réalités peu ou pas étudié-e-s, nous espérons ouvrir de nouvelles perspectives de recherche et fournir des outils d’analyse et d’actions aux groupes locaux de défense des droits des locataires.