Le Plantationocène, un concept plus spécifique que l’anthropocène, désigne une période affectée par la transformation de divers types de fermes, de pâturages ou de forêts entretenus par des agro-industries. On attribue au Plantationocène des activités extractivistes tels que des plantations ou des monocultures intensives d’entreprises étrangères dans des pays en voie de développement. Ces territoires sont exploités à travers une main-d’œuvre « bon marché » subissant de fréquentes violations de leurs droits de la personne. (Haraway, 2015) Notre recherche s’inscrit dans ce courant de pensée. En effet, l’un des marqueurs du Plantationocène est le déplacement de culture à travers différentes régions afin de faire davantage de profits. On retrouve très bien l’Elaeis guineensis dans cette définition comme le palmier à huile provient originalement de l’Afrique et qu’il est désormais cultivé sur de nombreux continents à des fins commerciales. (Cramb, R. et McCarthy, J. 2016)

Malgré l’impact du palmier à huile sur les politiques agricoles de la Malaysia et des communautés natives de la région de Bornéo, les Ibans démontrent leur résilience à travers leurs pratiques agricoles modelées par leurs traditions. En effet, l’agroforesterie se présente comme un modèle agricole résilient qui permettrait le développement de leur autonomie et de leur territorialité. Quelles sont les plus-values de l’agroforesterie, aménagement forestier durable, pour les communautés locales Ibans ? À travers des données récoltées en 2022, nous répondons à cette question. 

Cette communication s’inscrit dans la thématique « Territorialités et représentations socioécologiques ». Les Ibans sont une communauté native de la région de Bornéo. Leur territorialité et leurs savoirs ancestraux ont façonné leur aménagement forestier depuis des siècles années. C’est grâce à ces connaissances que nous pouvons développer des solutions durables aux effets des plantations de palmier à huile et peut-être même aux modèles agricoles intensifs actuels.