Les mobilités humaines sont actuellement croissantes à diverses échelles, notamment au sein du Québec. Elles se dessinent de plusieurs manières, de l’international ou en provenance de ses propres régions; du Sud au Nord, des villes à la campagne. Cela provoque des transformations du tissu social, mais aussi des paysages naturels et habités. Ces mobilités, caractérisées par des déménagements temporaires ou permanents, par le tourisme ou encore par des facteurs professionnels, occasionnent des rencontres avec l’Autre, c’est-à-dire entre les personnes natives et les personnes de l’extérieur. Ces nouvelles cohabitations marquent fortement l'ère de l'Anthropocène aux niveaux environnemental, sociétal, économique et politique, d’où l’importance d’y réfléchir, notamment au sein de cette communication libre. Pour ce faire, nous souhaitons présenter deux études de cas, qui sont basées sur les travaux de recherche de deux candidates à la maîtrise.

La première étude de cas concerne la municipalité de Petite-Rivière-Saint-François, située dans la région de Charlevoix, qui est la scène de controverses reliées au déploiement de projets touristiques de masse sur son territoire. Les impacts positifs attendus par différents groupes d’acteurs favorables à ce type de développement sont remis en cause. La transformation du milieu de vie par la mise en tourisme peut poser l’enjeu de la dépossession socioterritoriale caractéristique du contexte de globalisation capitaliste. Cette section de la présentation se veut une réflexion critique sur l’arrivée des touristes comme agents mobiles temporaires dépendants d’infrastructures permanentes, et d’un développement modifiant ainsi le territoire et le sens des lieux pour répondre aux besoins de cette industrie touristique de masse.

La deuxième étude de cas se basera sur la pénurie de travailleur-euse-s dans les secteurs de l’éducation, de la santé et des services sociaux sur la Côte-Nord au Québec. Afin de pallier ce besoin criant de main-d'œuvre inhérent à ces difficultés de recrutement et de rétention de personnel, des professionnel-le-s allochtones du sud du Québec sont amené-e-s à œuvrer momentanément au nord du 49e parallèle québécois. Cela provoque des pratiques de mobilités des professionnel-le-s à temporalités éphémères. Ce roulement constant dans les milieux professionnels nordiques, l’arrivée et l’insertion des néo-résident-e-s engendrent une recomposition socioterritoriale du Nord, notamment dans les communautés autochtones, ainsi qu’un risque extrapolé de mécompréhension culturelle. Cette section de la présentation servira donc à mettre en lumière des solutions vis-à-vis de cette cohabitation professionnelle nordique par l’entremise du concept d’anordissement.

Cette communication cherche ainsi à démontrer, par la présentation de ces études de cas, les transformations territoriales au sein des différentes régions rurales du Québec. Nous souhaitons d’un côté émettre des critiques vis-à-vis les structures en place, et d’un autre proposer des solutions afin d’améliorer la cohabitation entre les acteur-trice-s clé-s.