Le potentiel heuristique de la démarche autobiographique de petit groupe (DAPG) dans la construction de l’identité professionnelle (IP) en travail social (J3S5)
Mon statut pour la session
Mentionnons d’entrée de jeu que cette proposition de symposium articule de manière originale les trois finalités de la pratique de l’approche (auto)biographique précisées dans le titre du colloque; nous sommes ici en effet au carrefour de la recherche, de la formation et de l’intervention. Le plan du déroulement du symposium a été mis au point par le groupe et sera ainsi collectivement présenté. Il comprend 6 parties :
1. Présentation des participant.e.s et de l’accompagnatrice
Une courte présentation de soi de la part de chaque personne ayant vécu collectivement cette démarche permettra aux personnes présentes dans l’atelier de prendre la mesure de la diversité des parcours et des pratiques constituant le socle de la DAPG.
2. Une présentation du dispositif
Cette section du symposium comprendra une présentation par la coordonnatrice des aspects dits objectifs du dispositif qui ne couvrent toutefois qu’une partie de la réalité de la DAPG que nous cherchons à cerner ici. Chaque participant.e ayant vécu cette démarche présentera de plus brièvement comment elle et il a vécu la démarche.
S’agissant des aspects objectifs, le groupe a cheminé avec le dispositif appelé Démarche autobiographique en petit groupe (DAPG) dans le cadre d’un cours optionnel de la Maitrise en travail social, à l’École de travail social de l’UQAM, à l’hiver 2019. Le dispositif a été créé par un pionnier des histoires de vie en formation des adultes (Pineau et Marie-Michèle, 2003) et adapté au contexte universitaire (Desmarais, 2011; Desmarais et Simon, 2006), mais il est aussi utilisé dans d’autres cadres de formation des adultes.
Dans cette section du symposium, seront explicités notamment les modules appeléscadre théoriqueetaspects méthodologiquesde l’utilisation des histoires de vie dans une démarche formative de petit groupe où les participant.e.s se familiarisent avec les outils proposés afin de s’approprier l’ensemble de la démarche. À propos du travail théorique, mentionnons ici la dialectique théorie/pratique qui traverse l’expérience collective (Pineau, 1986) : l’enrichissement respectif de la théorie par la pratique et son corollaire doivent déboucher sur un rapport renouvelé à la théorie – et à la pratique - que les participant.e.s nomment « de la théorie incarnée » et qu’ailleurs, on a nommé « praxis » (Vaillancourt, 1981; Jouthe et Desmarais, 1993).
Quelques références générales sur la construction de l’identité professionnelle (Gaulejac, 2009 ; Dubar, 2000) auxquelles s’ajoutent les références connues sur la spécificité de l’identité professionnelle en travail social (Chouinard et Couturier, 2006; Meunier, 2004 ; Dubet, 2002 ; Couturier, 2003 ; Couturier et Legault, 2002) servent de point de départ à la construction du cadre théorique. Seront de plus présentés les aspects éthiques, partie prenante du dispositif ainsi que le module d’analyse des récits écrits, avant d’aborder le dernier module deconclusionoù différentes boucles de retour sur l’ensemble de la démarche sont vécues eu égard au dispositif, à la démarche personnelle de chacun.e, aux découvertes effectuées,etc.
3. Les intentions de formation
Dans la suite du déroulement du symposium, les participant.e.s partageront les motifs de formation attachés à leur choix de ce cours optionnel dans le cursus de la Maitrise. Ce point permettra aux personnes présentes dans l’atelier de prendre la mesure de la diversité des motifs – personnels et professionnels, individuels et collectifs - au moment de l’engagement dans la démarche (janvier 2019). Déjà émerge clairement la dialectique individu/collectif qui traverse le dispositif et en constitue un pilier, en ce que certaines intentions relèvent de la singularité des participant.e.s et d’autres apparaissent nettement partagées.
4. Découvertes effectuées
Dans cette section du symposium, les participant.e.s présenteront leurs découvertes effectuées à partir du cheminement vécu dans le dispositif. Nous avons identifié trois niveaux principaux de découvertes effectuées et à venir : découvertes sur soi (aux niveaux personnel et professionnel), découvertes plus générales sur l’identité professionnelle en travail social et, enfin, découvertes sur la DAPG. Ces niveaux se trouvent néanmoins le plus souvent imbriqués. En témoigne à titre d’exemple l’enjeu crucial du dévoilement dans la démarche, enjeu qui a permis à certain.e.s de prendre conscience de l’aspect processuel du dévoilement, de sa régulation par l’absolue conviction de la liberté de chacun.e de ne pas (se) dévoiler... et du regard et du rôle des pairs dans ce processus, en plus de l’empathie générée par la prise de conscience de la similarité de cette situation de dévoilement avec les client.e.s/usager.e.s. Par ailleurs, la lecture collective des récits écrits comporte son lot de découvertes sur soi et entraîne notamment des effets de reconnaissance sociale. Mentionnons enfin des transferts de certaines facettes du dispositif expérimenté dans la pratique professionnelle. Nous rejoignons ici la finalité d’action/d’intervention en tant que finalité de la DAPG.
Soulignons l’intérêt pour la production de connaissance d’un dispositif qui invite à des découvertes sur une thématique encore peu développée en sciences humaines et sociales : celle de la construction de l’identité professionnelle en travail social. Les découvertes effectuées à ce niveau, notamment dans l’ analyse des récits écrits, sans oublier les moments, nombreux, de collectivisation, émergent du processus de théorisation et seront présentées dans un schéma dynamique qui constitue l’un des aboutissements de la DAPG.
La préparation du symposium proposé ici a permis de nommer certaines découvertes effectuées en fin de parcours à l’hiver 2019. D’autres découvertes seront circonscrites dans le cadre du processus que nous avons collectivement accepté d’entreprendre à nouveau dans les mois qui viennent, à l’occasion de la préparation du symposium de mai 2020.
5. Retombées
La démarche ayant été vécue un an auparavant – au moment du colloque – les participant.e.s du symposium partageront les retombées de la DAPG, circonscrites à deux moments différents dans le temps : au moment de la fin de la démarche, à l’hiver 2019, en particulier dans leur travail de fin de session dans lequel ils et elles ont été invité.e.s à réfléchir et à formuler -ce qu’il en était pour eux et elles des découvertes effectuées. Le deuxième moment surgit un an après la démarche vécue; les participant.e.s partageront alors leurs réflexions sur les retombées entrevues et consolidées dans le temps, et préciseront les perspectives nouvelles éventuellement surgies de la distance prise.
6. Échange avec les personnes présentes dans l’atelier
Enfin, l’ensemble des participant.e.s à ce symposium souhaitent protéger un temps significatif d’échange avec les personnes présentes dans l’atelier.