Quel éclairage spécifique la pratique des histoires de vie apporte-t-elle sur les enjeux de genre? Sur les parcours migratoires et ceux des réfugiés, au Québec et ailleurs? Sur les rapports intergénérationnels? Sur l’histoire longue des peuples dominés dans les mouvements de colonisation ou de guerre, comme les Autochtones en Amérique du Nord et du Sud? La pratique des histoires de vie impliquant des groupes sociaux qui offrent des différences culturelles marquées dans leur parcours (migrants, Autochtones, jeunes, personnes âgées, genres) soulève un questionnement qui met en évidence l’importance d’une analyse sociopolitique,la quête des identités collectives et individuelles, le projet éthique. Plusieurs cadres conceptuels permettent d’éclairer ces enjeux : intersectionalité, décolonisation, appropriation culturelle, rapports de domination et d’oppression, racisme et discrimination, dans un contexte de mondialisation croissante. Pour conduire vers une action émancipatrice et conscientisante, une démarche (auto)biographique repose alors non seulement sur la narration de soi mais aussi sur l’échange et la co-construction des savoirs.