Les récits de vie, en tant qu’ils permettent un regard rétrospectif des sujets sur leur parcours de vie, rendent compte de différents points de vue des acteurs qui en font l’exercice. Lorsqu’il s’agit de récits racontant l’école, ces reconstructions narratives peuvent informer sur des événements vécus en classe, sur les relations entretenues avec les différents acteurs et actrices qui interviennent dans le milieu, sur des souvenirs qualifiés de bienheureux ou de malheureux dans les interactions, sur le sentiment de vulnérabilité, sur des « incidents critiques », sur des expériences d’apprentissage, sur le rapport aux savoirs, entre autres (Vanlint & Bernard, sous presse ; Woods, 1997). De quelles façons peuvent-ils participer ou contribuer à la réussite scolaire ?

La notion de réussite scolaire, polysémique et multidimensionnelle, nous la considérons, à l’instar de Perrenoud (2010) et de Demba (2012), comme une construction sociale. Cette construction s’inscrit donc dans une culture particulière et elle est redevable de la forme scolaire (Larochelle, 2016 ; Vincent, 1980), ou plus précisément, des « formes scolaires », c’est-à-dire destypes de socialisation et de formation, s’incarnant différemment d’un contexte à un autre.

ans ce symposium, il s’agira (a) d’examiner différentes façons d’approcher par des formes narratives le parcours de vie en général et l’expérience scolaire en particulier; (b) différents enjeux seront soulevés touchant entre autres, au statut de la parole (et aussi au statut de la parole selon les âges de la vie), aux conceptions du récit et à ses dimensions temporelles, mnésiques et identitaires (Dubar, 1992 ; Ricoeur, 1990) ; (c) les savoirs issus de ces pratiques narratives seront également interrogés. Quel statut leur accorde-t-on ? Quelle est leur prise en compte dans le domaine de l’éducation ? Peuvent-ils être considérés comme des outils de changement social? (Piron & Bernard, 2018 ; Piron, 2019).