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Le patrimoine sidérurgique, outil de résilience pour Charleroi et Liège, anciennes capitales belges de l’acier

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11:30 AM, Mercredi 31 Août 2022 (20 minutes)
Charleroi et Liège ont été à la tête de la production européenne de l’acier. Cinquante haut-fourneaux et 80.000 travailleurs en 1960. Les années 2010 ont vu la fin de la phase à chaud dans les deux bassins sidérurgiques s’éteindre. Ce sont 108 hectares à Charleroi (porte Ouest) et 282 hectares à Liège (Chertal et Seraing) qui sont à l’abandon. Dans le cadre de ses compétences au sein de l’Etat fédéral belge, la Région wallonne a décidé en avril 2020 d’entamer un long processus de reconversion pour négocier, acquérir, assainir et redéployer ces sites. Deux prestataires viennent d’être désignés qui sont chargé de traduire, à travers un master-plan stratégique, la vision d’avenir des sites. La réflexion entamée doit intégrer des enjeux de mobilité, de compatibilité avec l’environnement immédiat, d’attractivité territoriale et de redéploiement d’activité à haute valeur ajoutée. Et le patrimoine industriel dans tout cela ? Dès 2011, PIWB publiait « Acier wallon. Un héritage pour l’avenir ? » (Des Usines et des Hommes, n°3, 2011). En 2014, nous organisions un colloque avec l’Institut du Patrimoine wallon que garder de l’industrie lourde du 20 e siècle dont les actes sont publiés (Des Usines et des Hommes, n°5, 2014). Dans la foulée, un premier comité citoyen est formé à Charleroi pour la sauvgarde du haut fourneau n°4, l’un des derniers de Wallonie. A côté des éléments patrimoniaux qui plaident en sa faveur, il y a surtout tout le vécu et l’émotionnel des anciens métallos. L’inscription au Patrimoine mondial des quatre sites miniers majeurs de Wallonie ne doit pas laisser croire que la Région assume cette histoire industrielle encore récente. C’est même le contraire et les raisons en sont diverses à commencer par le véritable cataclysme qu’ont été les années 1970 et 1980 par l’effondrement de pans entiers de son industrie. La Wallonie porte encore ce fardeau qui se traduit par une pauvreté plus grande et une perte d’identité de la population. Même notre culture industrielle est en danger. La formalisation des master-plans est attendue pour mai 2021. PIWB est approché dans le cadre d’une large consultation des acteurs politiques, économiques et citoyens concernés. Nous avons entamé depuis deux ans un inventaire du patrimoine industriel qui nous sera d’un grand concours pour expliquer et convaincre les deux prestataires désignés. C’est en tout cas un enjeu pour qu'un patrimoine industriel, refondé dans un monde changeant, soit un outil de résilience pour la Wallonie.

Jean-Louis Delaet

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