Des exemples pris sur plusieurs continents, en Europe, en Amérique du Sud, en Amérique du Nord, en Turquie, montrent des permanences fortes dans les objectifs qui président à la réutilisation des bâtiments industriels, par exemple le soucis de prendre en compte le patrimoine industriel comme une ressource pour le développement urbain et territorial ou encore les liens étroits qu’il entretient avec la culture, qu’il s’agisse de son utilisation pour abriter des équipements culturels ou plus simplement pour témoigner de l’histoire et de la mémoire du lieu. De plus en plus, les politiques de réutilisation du patrimoine industriel s’inscrivent dans des programmes plus globaux de transformation urbaine et territoriale : rénovation des canaux et cours d’eau autrefois utilisés par l’industrie, remise en service d’anciennes lignes de chemin de fer, prise en compte de l’ « écosystème patrimonial », approche multidisciplinaire qui rend compte de la place d’un bâtiment dans son environnement urbain, mais aussi comme élément d’une chaine de production, intérêt d’un bâtiment remarquable qui permet de requalifier un site etc. 

Cependant, des modèles – ou des habitudes- nationaux persistent, des enjeux variés orientent les projets, des controverses émergent : quelle place pour les mémoires locales – qui peuvent être divergentes, conflictuelles, voire alternatives à l’histoire « officielle » ? Quels arbitrages entre les initiatives ou le portage privés et les institutions publiques ? Comment faire travailler ensemble architectes, urbanistes, chercheur.es en sciences sociales et communautés patrimoniales, surtout quand des intérêts divergents se font jour ? Derrière le déjà ancien conflit de légitimité entre intérêts économiques et valeur patrimoniale, de multiples situations se déploient qui montrent la vitalité et l’inventivité dont font preuve les acteurs du réemploi des sites industriels patrimonialisés.

Chaque sous-session sera très rapidement présentée par le président de l'atelier. Les interventions seront suivies d’une discussion en fin de chacune des trois sous-sessions.