Le patrimoine culturel africain est un tout sauf évident. Il est transversal au point où il est difficile le circonscrire et limiter l'appréhension de ses différents types aussi bien matériel qu'immatériel. Au regard de cette difficulté théorique et conceptuelle, la question du patrimoine industriel en Afrique noire française pendant et après la colonisation présente des difficultés en termes de définition de ses caractéristiques. En tant que composante du patrimoine culturel, son objet d'étude est beaucoup plus sujet dans les milieux scientifiques et professionnelles à de questionnements et de préoccupations qu'à des réponses concrètes. L'étude du patrimoine industriel subsaharien se voit confronter à des divergences de vues et à des difficultés épistémologiques eu égard à ses divers aspects tangibles et intangibles.

L'état des lieux de l'héritage industriel du bassin tchadien à la fin du XX^e s., pour sa part, a des spécificités que se partagent les périodes : précoloniale, coloniale et postcoloniale. Les valeurs intrinsèques de ce patrimoine se profilent différemment en fonction des périodes. Ainsi, dans l'optique de sa valorisation scientifique, patrimoniale et touristique, l'inventaire général et la patrimonialisation sont des processus incontournables et essentiels pour permettre l'effectivité de sa reconnaissance. Ce qui ne pourrait être possible qu'avec la mise en œuvre des préalables à travers des dispositifs de préservation et/ou conservation en vue de mener à bien un éventuel projet de valorisation patrimonial à l'échelle du territoire de l'industrie.