Atelier 5 - B
Mon statut pour la session
Discutant : Paul Sabourin (Université de Montréal)
1. Drapeau Émilie - Université d'Ottawa
Titre : Enjeux théoriques et pratiques de la définition de la religion
Résumé : Comme le présente Danièle Hervieu-Léger (1987), les problèmes soulevés par la définition de l’objet religion sont présents au sein de la discipline sociologique depuis sa fondation, notamment puisque cet exercice de définition est révélateur d’une ambiguïté structurelle de la sociologie des religions qui l’amène potentiellement, lorsqu’elle traite les faits religieux avec les mêmes procédures d’analyse que les autres faits sociaux, à réduire, voire dissoudre son objet (idem.). Si certains ont proposé de considérer comme religion ce que les acteurs désignent comme tel, la position de retraite épistémologique (idem.) ou de démission méthodologique (Tarot, 2008) n’apparait pas viable si l’on soutient qu’une étude doit se mener à l’intérieur d’un cadre de référence définissant ce qui relève ou non de l’objet qu’elle se donne (Berger, 1971). En effet, ne pas définir cet objet correspond à accepter de facto une définition courante qui, au lieu d’être explicitée, est présente à l’état implicite (idem.).
La communication portera sur des enjeux théoriques et pratiques liés à la définition de la religion. Seront abordés les apports et les limites de définitions de type fonctionnel et de type substantif pour saisir le phénomène religieux. Des interrogations relativement au passage d’une définition de la religion vers l’identification d’une population d’étude seront soulevées. La communication se terminera par une réflexion sur les catégories d’analyse et les termes que les acteurs utilisent eux-mêmes pour rendre compte de leur rapport au religieux.
2. Duviau Maxime - Université de Strasbourg
Titre : Vitesse au volant chez les jeunes et conduites à risque : réflexions sur la méthode
Résumé : Sur la route au volant de leurs voitures, là où le risque est une préoccupation de chaque instant, nombre de jeunes se mettent volontairement en péril par dérogation aux règles de limitation de vitesse. A cause d’un mal de vivre, par défi aux yeux des copains, par indifférence du code de la route, une telle attitude peut induire l’accident. Pourtant, dès l’inscription aux épreuves du permis de conduire, l’automobiliste est sensibilisé aux dangers du volant. La vitesse sur les routes participe donc de ces conduites à risque qui questionnent les instances de sécurité publique et la communauté scientifique.
Il existe nombre d’approches du phénomène. Le choix d’une posture interactionniste notamment, propose une saisie des perceptions intimes, en laissant la parole à l’acteur. Ici donc, l’interaction est au centre de l’attention. Elle fait sens et, en filigrane, influence les comportements. Le chercheur lui aussi, participe de la création du discours, puisqu’il interagit directement avec l’acteur, recevant et interprétant toujours subjectivement les significations. Cette communication vise ainsi à interroger la construction d’un savoir en socio-anthropologie des conduites à risque, et plus précisément le rapport entre le chercheur et sa propre réflexivité quant à l’agencement des biais dans son travail. Plus largement, l’objectif est d’approcher la méthode pour retranscrire le plus fidèlement une telle ambiance (ici, la conduite à risque au volant), ceci ayant conscience des limites méthodologiques.