La conservation et la transformation des canaux historiques: enjeux et défis (III). Visite du Canal de Soulanges
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Le canal de Soulanges est une infrastructure, localisée sur la rive nord du Saint-Laurent, qui a été ouverte au trafic maritime en 1900, succédant alors au « vieux canal » de Beauharnois (établi depuis 1843 sur la rive nord du Saint-Laurent). Le canal de Soulanges a été abandonné en 1959, alors que s’ouvrait l’actuelle Voie maritime du Saint-Laurent qui relie les Grands Lacs à l’Atlantique.
La conception du canal de Soulanges est due à l’ingénieur Thomas Monro (1831-1903). D’origine irlandaise mais formé en génie civil par apprentissage au Canada, Monro dépose le projet du nouveau canal en 1891, après plusieurs années de préparation. Monro avait été nommé ingénieur en chef du projet en 1888, après avoir dirigé la reconstruction du canal de Welland (Ont.) depuis 1872.
En vue de la construction du canal de Soulanges, Thomas Monro visite le Manchester Ship Canal en 1891 ; il en revient avec de nouvelles idées. Pour Soulanges, il préconise l’utilisation du béton comme principal matériau de construction, le déploiement de bassins d’épargne (savings basins), l’adoption des fameuses vannes Stoney (Stoney sluices) et surtout, l’électrification du canal pour animer les portes d’écluses, ouvrir et fermer les vannes d’alimentation et assurer un éclairage nocturne. À cette fin Monro convainc le gouvernement de la nécessité de construire une petite centrale sur le canal. Pour ce faire il retient les services de Alva Cecil Rice (1844-1920), ingénieur hydraulicien étasunien et inventeur des célèbres turbines « Victor » et de l’architecte Louis-Auguste Amos (1869-1948). Comme halle des génératrices, ce dernier conçoit un édifice emblématique de style château. Lieu d’innovation salué en Amérique du nord, le canal de Soulanges permet alors un temps de parcours réduit (14 miles/19 km de long, dénivellation de 82 1¡2 pieds assumée par 4 écluses, en moins de 3 heures) ; l’ouvrage peut aussi être utilisé 24h par jour en saison de navigation.
Après sa fermeture le canal de Soulanges a été cédé, à sa demande, au gouvernement du Québec (Ministère des Transports) qui prévoyait implanter l’autoroute 20 sur son emprise. Depuis que ce projet a été abandonné, dans les années 1970, plusieurs projets ont été mis de l’avant pour mettre en valeur le canal. Aujourd’hui, au nom de la MRC de Vaudreuil-Soulanges, la société du Parc du Canal-de-Soulanges entreprend un vaste projet de mise en valeur du site. Un concours national d’architecture de paysage a permis l’élaboration d’un plan stratégique de mise en valeur qui s’échelonnera sur plusieurs années.
1. La visite du canal débutera par l’écluse no 5 (écluse et porte de garde l’entrée ouest à Les Coteaux (Coteau Landing), sur le lac Saint-François.
2. Elle se poursuivra par un arrêt à Coteau-du-Lac ou se retrouvent des vestiges de l’ancien canal (1779, 1817, 1812), utilisé jusqu’en 1843.
3. L’ancienne centrale hydroélectrique des Cèdres (le « Petit Pouvoir » du canal de Soulanges est le troisième arrêt (visite extérieure, site en construction)
4. Arrêt à l’écluse no 4 (et sa porte de garde), aux Cèdres.
5. Arrêt à l’écluse no 3, au centre du village de Pointe-des-Cascades. Le Parc des ancres avec une vanne Stoney
6. Dernier arrêt (vers 17h30) au Village des Écluses, site des Ateliers du canal de Soulanges (bâtiments des années 1908-1920). Visite de l’écluse no 2. Vin d’honneur offert par la MRC de Vaudreuil-Soulanges.
La visite sera guidée par le professeur Luc Noppen en anglais et en français.